Francis Dupas

[Salon de la Photo 2018] Entretien avec Francis Dupas, président de SAPC Camara et de la SCAN

La photographie, ce n’est pas que des constructeurs de matériel. Ce sont aussi ceux qui les vendent. Et qui de mieux que Francis Dupas, président du célèbre réseau de photospécialistes Camara, pour offrir une vision d’ensemble du secteur, enrichi de ses plus de vingt ans d’expérience ?

 

Francis Dupas est un peu ce grand oncle passionné de photographie que j’aurais aimé avoir, avec lequel discuter jusqu’au bout de la nuit e-commerce, révolution numérique, matériel photographique, crise économique mais aussi écologie ou structure coopérative, le tout avec un bon chocolat chaud au coin de la cheminée. Ce qui colle fort bien avec l’ambiance de Noël en cette fin d’année. Au Salon de la Photo, point de chocolat chaud ni de bûches crépitant doucement, mais un banc à l’écart du stand de Camara et une bouteille d’eau ont tout aussi bien fait l’affaire. Mais au fait, qui est Francis Dupas ? Que fait-il dans le civil ? Qu’est-ce qui le meut ? Pour le savoir, mieux vaut directement lui poser la question.

 

 

À propos de la SAPC Camara et de la SCAN, premières coopératives photographiques de France

 

Bonjour Francis ! Comme tous les ans, content de te recroiser sur le Salon, toujours fidèle au poste sur le stand de Camara. Justement, commençons par là : si tous les photographes de France et de Navarre connaissent aujourd’hui les boutiques Camara, ils ne connaissent pas forcément les structures que sont la SAPC et la SCAN. Or il se trouve que tu es le président de tout ce beau monde. Peux-tu nous expliquer de quoi il s’agit ?

 

Effectivement, tu sais que j’ai deux casquettes. Je m’occupe depuis le départ de la SAPC, « Société d’Achat Photo-Ciné », qui est une société venue au monde au milieu du siècle dernier. Je n’étais pas encore né, si tu te poses la question. C’était une société d’approvisionnement. Il s’agit d’une société anonyme et coopérative, qui appartient à ses membres. J’étais l’un de ces membres et, il y a un peu plus de vingt ans, quand il s’est agi de trouver une nouveau président parce que l’ancien cessait son activité, naturellement c’est venu vers moi. Ce devait être à peu près provisoire, et ça fait vingt ans que ça dure. Donc, je m’occupe de cette entreprise qui, encore une fois, appartient à ses magasins.

La SAPC est juste une centrale d’achat. Dans les années 70, une enseigne commerciale a été inventée par la coopérative, et cette enseigne est Camara. Donc, en fait, chez nous, tout le monde prend une petite part sociale puis exerce son activité, soit sous son propre nom – nous avons une quarantaine de points de vente qui travaillent sous leur propre nom –, ou qui utilisent l’enseigne commerciale Camara, et nous avons à peu près 110 magasins en France et en Belgique dans ce cas. Ce qui nous permet d’avoir une communication commune, bien évidemment, mais surtout un site internet où les consommateurs peuvent acheter, se faire livrer gratuitement dans le magasin de leur choix, et tout cela au profit exclusif du magasin choisi par le consommateur. En fait, comme la centrale n’a pas de but commercial, tout doit revenir dans les magasins, qui sont les véritables propriétaires de la société. Voilà pour la SAPC, société anonyme coopérative, et son enseigne Camara.

 

J’ai deux casquettes, président de SAPC Camara et de la SCAN, avec un but absolument commun : permettre aux magasins d’être approvisionnés le plus vite possible, et aux bonnes conditions.

 

Il y a une quinzaine d’années, avec d’autres groupes, nous avons décidé de nous réunir pour mutualiser les achats ainsi que la logistique aux magasins. Comme naturellement notre société (SAPC-Camara) avait acquis un savoir-faire, tout se passe chez nous. Donc, il y a une quinzaine d’années, nous avons crée la SCAN, qui est une « Super Centrale d’Achat du Numérique». Elle comporte trois groupements associés : SAPC Camara bien évidemment, qui fait l’essentiel du chiffre d’affaire, PPL Pictis, des photographes très impliqués dans la photo sociale un peu partout en France et beaucoup dans les pays de Loire, et puis JR2C-Image Photo, une enseigne de magasins significatifs en vente de matériel qui nous a rejoint aux environs des années 2006, je crois. Donc, la SCAN achète et transporte les marchandises qu’elle revend aux trois groupes. Ceux-ci se débrouillent ensuite pour facturer leurs magasins, et ça, ce n’est plus le problème de la SCAN.

Voilà, j’ai donc deux casquettes, avec un but absolument commun qui est de permettre aux magasins d’être approvisionnés le plus vite possible, et aux bonnes conditions. C’est à dire qu’ils aient à disposition un dispositif qui permet que tout ce qu’ils commandent sur entrepôt jusqu’à 18 heures leur soit livré dès le lendemain jusqu’à 13 heures, partout en France. Ça c’est extrêmement intéressant, puisque ça permet aux magasins de conserver une largeur d’assortiment significative mais sans être encombrés en profondeur puisqu’ils peuvent être réapprovisionnés très très rapidement. Ça a permis ces quinze dernières années à beaucoup de magasins de traverser la crise plus facilement.

 

 

La crise du marché de la photo ou la crise économique ?

Les deux ! La crise économique, parce qu’on a vécu celle de 2008 qui a laissé des traces, mais surtout la crise du marché de la photo et la décroissance des volumes. J’avais fait une petite étude il y a quelques années au profit de nos magasins, et il était apparu que nous avions divisé par dix la production en huit ans. C’est absolument monumental, je ne connais aucun autre secteur d’activité où cela est arrivé. Là, je parle de nos fournisseurs évidemment, nos industriels qui ont souffert et ont restructuré. Ça concerne essentiellement les compacts bien sûr, remplacés aujourd’hui par les smartphones.

Ça, ça a été une crise extrêmement importante, et une crise énorme dans nos magasins puisqu’il a fallu que ceux qui n’étaient pas spécialisés sur le moyen-haut de gamme changent rapidement et progressent beaucoup. Notre logistique les a énormément aidés. Cette logistique SCAN respecte totalement les contrats de distribution sélective, qui ont été une complication assez importante mais nous sommes très soucieux de cela, ce qui nous permet d’inspirer la plus grande confiance à nos fournisseurs. Et en fait, tous nos magasins n’ont accès qu’aux produits pour lesquels ils ont signé des contrats avec les marques.

 

 

Qu’entends-tu par « contrat de distribution sélective », qui est un terme que l’on entend souvent mais qui n’est pas toujours explicité ?

Un « contrat de distribution sélective », c’est un contrat entre une marque (photographique) et un magasin, dans lequel la marque dit « je veux bien que tu distribues mes produits mais en contrepartie tu dois représenter correctement l’univers de ma marque. C’est à dire que si tu veux distribuer ce produit là, tu dois également avoir la gamme d’objectifs qui va avec, les accessoires, etc. »En distribution sélective, le magasin s’engage à prendre en stock tous les produits de l’univers d’une marque avec laquelle il a signé, moyennant quoi cette dernière lui donne l’autorisation de vendre ces produits là.

C’est très juste parce que ça répond à une problématique spécifique. Dans les temps anciens, quand il n’y avait pas de distribution sélective, il y avait les magasins qui aimaient une marque et référençaient ses produits, et puis il y avait ceux qui s’en fichaient royalement et qui, n’ayant pas toutes les charges financières liées au coût de possession du stock, à l’embauche et la formation des vendeurs sur la gamme des produits d’une marque donnée, pouvaient casser les prix aisément. Alors, oui, tout le monde a le droit de pratiquer les prix qu’il veut mais ce n’était pas très juste parce que ceux qui investissaient le plus dans la marque, qui faisaient des efforts pour la représenter au mieux, avaient des frais supplémentaires et se faisaient un petit peu squeezer et finalement finissait par abandonner la marque, au pire, ou réduire sa commercialisation. Ce qui au final était au détriment et de la marque et des consommateurs, qui n’avaient pas le service spécialisé auxquels ils auraient pu avoir droit.

Avec les contrats de distribution sélective, les choses sont extrêmement claires : le magasin qui s’engage peut distribuer les produits, le magasin qui ne s’engage pas dans la représentation correcte de l’univers de la marque n’a pas l’autorisation de distribuer les produits. Il y a une vraie contrepartie, et c’est au bénéficie du consommateur final. Parce que c’est toujours décevant, pour un photographe qui veut investir dans un nouvel appareil, d’aller dans un point de vente et de ne pas y voir toute la gamme d’optiques associées, de ne pas pouvoir jeter un œil dedans, de disposer des conseils correspondants. Ça c’est un service important, qui est rémunéré, qui est rendu par les signataires du contrat.

 

Les coopératives, c’est extrêmement beau, parce que c’est mettre en commun un tas de choses pour fabriquer un outil au profit de petites structures.

 

Mais au fait, pourquoi avoir opté pour une structure de coopérative et non pas pour une entreprise un peu plus classique ?

C’est très drôle parce que foncièrement, à titre personnel, les coopératives, ce n’est pas spécialement ma tasse de thé, parce que n’ai rien créé là-dedans. Il se trouve juste que j’ai intégré et acheté à l’époque un magasin qui était adhérent de la coopérative SAPC et j’ai donc pris le train en marche. Mais, spontanément, je n’aurais peut-être pas créé une coopérative. Je n’en sais rien.

À la pratique, les coopératives, c’est extrêmement beau, parce que c’est mettre en commun un tas de choses pour fabriquer un outil au profit de petites structures. Parce que nous sommes toujours de petites structures. Je ne sais pas si ça a un côté Robin des Bois, en fait, même pas… C’est juste un truc où nous essayons de réfléchir pour faire au mieux, essayer de faire intelligent. Cela fait vingt ans que j’observe effectivement le fonctionnement du commerce en général et plus particulièrement notre secteur d’activité, forcément. Je regarde en France et comme je voyage pas mal j’observe ce qui se passe : à peu près partout, toutes les régions sont complètement vidées, sucées par les capitales régionales.

 

Une coopérative, c’est même en commun tous ses problèmes pour trouver ensemble une solution (ou l’inverse).

 

Nous parlions de ta relation avec les marque avant que je n’aie eu le temps de lance l’enregistrement, donc j’aimerais y revenir. Il y a une histoire de stockage que je n’ai pas très bien comprise : la SCAN stockerait, dans son entrepôt, les produits pour les constructeurs ?

Nous avons effectivement un entrepôt centralisé, qui se trouve dans le 77 (Seine-et-Marne), où nous stockons environs 2500 références différentes. Nous achetons, nous stockons, nous livrons aux magasins selon leurs commandes, et puis nous recommençons. Bref, un entrepôt d’une centrale d’achat. Nos magasins ont donc accès à ces 2500 produits, qui sont directement en stock, et également à un catalogue de 10000 références supplémentaires que nous pouvons commander et leur livrer sur demande, en assurant toute la logistique.

Aujourd’hui, il n’y a plus d’entrepôts de marques en France, et c’est nous qui faisons le travail que faisaient les marques lorsqu’elles avaient chacune leur propre entrepôt. Ecologiquement, c’est quelque chose d’intéressant parce que, lorsque nous livrons un colis à un magasin, et nous livrons entre trois et quatre colis par semaine à chaque magasin, il y a forcément là-dedans des produits de plusieurs fournisseurs. Alors qu’il y a quinze ans, au-lieu d’un seul colis contenant, disons, des produits de cinq fournisseurs différents, il aurait fallu livrer cinq colis depuis cinq entrepôts différents, avec cinq camions se succédant au même magasin. Aujourd’hui, un seul suffit. C’est pour cela que je dis que c’est une démarche très écologique.

 

On a tendance à l’oublier mais le e-commerce a augmenté le niveau de besoin de livraison de grande manière. Le fait de regrouper plusieurs fournisseurs sous un même toit, c’est aussi pragmatique qu’écologique.

 

Nous utilisons les services de FedEx, qui est le deuxième transporteur mondial. Ils travaillent bien mais ce n’est pas facile, parce que nous voyons monter les difficultés. Aujourd’hui, tout un chacun peut constater l’augmentation du trafic sur nos routes, le nombre des petites camionnettes blanches (ou non). On a tendance à l’oublier mais le e-commerce a augmenté le niveau de besoin de livraison de grande manière, ce qui complique grandement la donne. Donc, le fait de regrouper plusieurs fournisseurs sous un même toit, c’est aussi pragmatique qu’écologique.

De plus, les accès aux villes deviennent de plus en plus difficiles pour les camions. Les magasins ouvrent souvent vers 10 heures, mais très souvent dans les villes il y a une restriction pour les camionnettes et poids-lourds à partir de midi ou treize heures, ce qui laisse une fenêtre de livraison de deux heures à peine. Ça va bientôt devenir impossible et il faudra trouver de nouvelles solutions. Le regroupement en fait partie, et nous sommes en l’occurrence dans la plus grande modernité, mais cela ne suffira pas, il faudra en passer par d’autres mobilités : camionnettes électriques, drones, pigeons voyageurs, pousse pousse, lutins magiques… Nous sommes ouverts à l’exploration de toutes les solutions. Il faut savoir garder l’esprit très ouvert. C’est un sujet tout à fait passionnant et qui nous intéresse beaucoup.

 

 

À propos des boutiques physiques et du site Camara.net

 

 

Camara, ce sont donc 150 magasins répartis sur toute la France et la Belgique. En quoi le maintien de ces boutiques physiques, à l’ère du commerce en ligne, est-il si important pour la photographie ?

 

Nous parlions de contrats de distribution sélective mais quels sont les magasins capables d’investir dans trois ou quatre contrats simultanément ? Ils ne sont pas légion quand-même. Pour réussir ça, il faut être dans une grande ville, parce que pour pouvoir embaucher des vendeurs, bien les rémunérer, les former correctement, il faut nourrir tout cela avec du chiffre d’affaire, et dans les petites villes, on ne peut pas le faire. C’est là que notre manière de fonctionner permet de se battre un peu contre cette désertification des régions et la disparition des petites boutiques de campagne. Après, nous pourrions aussi couvrir le territoire de camionnettes pour livrer dès le lendemain jusque dans les moindre recoins du pays, mais acheter sans ne jamais rien voir, sans pouvoir échanger avec un être humain réel qui nous conseillera, donnera les bonnes informations pour utiliser correctement son matériel, c’est quand-même un petit peu triste. Nous sommes un peu de grands humanistes, finalement, au bout d’un moment.

Mais nous ne pouvons pas continuer comme ça. Les endroits où nous allons pouvoir voir le matériel, l’essayer, restent indispensables. Nous faisons dans nos magasins de l’essai gratuit avant achat. Si tu viens dans une de nos boutiques, que tu as l’œil un petit peu humide en regardant un EOS 5D, un D850, un Alpha 7 ou que sais-je, le collaborateur du magasin, qui t’a vu, va te proposer de te piquer ta carte d’identité pour te prêter l’appareil pendant une heure pour que tu puisses aller l’essayer sans obligation d’achat. Ça, c’est un vrai service que seuls des magasins de proximité peuvent rendre, et c’est monumental pour le consommateur. En tous cas j’aurais aimé que l’on puisse me faire essayer sans contrainte tous les beaux boîtiers et tous les beaux produits dont je rêvais quand j’étais petit.

 

Prêter l’appareil pendant une heure pour que tu puisses aller l’essayer sans obligation d’achat. Ça, c’est un vrai service que seuls des magasins de proximité peuvent rendre, et c’est monumental pour le consommateur.

 

 

Parallèlement, Camara dispose de son propre site de vente, Camara.net. Comment celui-ci fonctionne-t-il, et comment gérez-vous la cohabitation ?

 

Le e-commerce, c’est quelque chose dont nous nous sommes occupés assez tôt puisque nous sommes la seule structure coopérative de notre type. Je rappelle ce qu’est une coopérative : ce sont des gens qui se réunissent et s’assemblent de manière volontaire pour monter une structure commune, comme notre centrale, qui regroupe une multitude de magasins individuels à travers toute la France. À cette occasion, nous avons fait un effort particulier dès les origines pour mettre en place un site marchand au profit exclusif des magasins. C’est à dire que nous avons un site d’e-commerce sur lesquels peuvent aller les consommateurs, pour choisir un produit et un magasin de livraison/facturation qui va prendre la responsabilité de la vente et auquel va intégralement revenir le fruit de cette vente. Nous sommes très ancrés dans le local, nous ne sommes pas une structure centralisée.

 

Internet est une aide extrêmement importante pour pouvoir diffuser des produits un peu partout tout en respectant scrupuleusement les contrats de distribution sélective de nos fournisseurs.

 

Nous avons donc fait beaucoup d’efforts depuis 2006 pour mettre tout cela en route. Nous en sommes à la cinq ou sixième version du site et ça fonctionne très très bien, parce que nous avions pressenti que le « click & collect » serait important. Nous savons aujourd’hui que, vu le niveau de complication du matériel, il faut parfois être dans des villes assez importantes pour regrouper deux, ou trois, ou quatre contrats de distribution sélective et satisfaire à leurs obligations, ce qui n’est donc pas toujours possible partout. Internet est une aide extrêmement importante pour pouvoir diffuser des produits un peu partout tout en respectant scrupuleusement les contrats de distribution sélective de nos fournisseurs. Nous sommes capables aujourd’hui de faire arriver un produit, y compris de distribution sélective, dans n’importe quel village de France à partir du moment où il y un magasin Camara.

Nous nous sommes donc impliqués depuis fort longtemps sur internet, qui aujourd’hui chez nous est le troisième ou quatrième magasin, et qui connaît une croissance à trois chiffres à peu près tous les ans. Mais nous partions de loin… C’est un service extrêmement important ! Aujourd’hui, nous n’avons pas un consommateur qui rendre dans un magasin Camara sans être passé par notre site internet. C’est extrêmement frappant.

 

 

Allez, viens, on est bien. On est bien bien bien bien bien !

 

À propos des dérives du commerce en ligne : marché gris, recours abusif au retour des produits…

 

 

Le commerce en ligne, c’est bien beau, bien pratique, mais pour les commerçants aussi bien que les consommateurs, c’est un univers impitoyable qui connaît de nombreuses dérives. Lorsque nous nous sommes rencontrés début 2013, alors que j’arrivais à peine chez Les Numériques, c’était déjà pour parler de marché gris. Les choses ont-elles un peu évolué depuis ?

 

En effet, ce qui nous a beaucoup gêné concernant le e-commerce, pas seulement sur internet mais encore bien plus en magasin, et qui a été très perturbant, c’est que de nombreuses places de marché de grands marchands accueillaient, et accueillent toujours, des sites basés à Hong-Kong ou en Angleterre notamment, qui travaillent hors taxe et qui commercialisent des produits hors taxe. Ce qui est profondément injuste. D’une part parce que les ventes ne contribuent pas au fonctionnement de notre pays, parce que je rappelle que le commerce est le premier collecteur d’impôt de France grâce à la TVA, qui fait fonctionner toutes nos belles infrastructures et institutions publiques. D’autre part, la chose profondément injuste, c’est que ces marchands « pirates » vendent hors taxe, alors que nous sommes évidemment obligés de ventre TTC. Donc, dès le départ, il y a un déséquilibre de 20 % en notre défaveur, que le consommateur ne comprend pas toujours, alors que c’est simplement dû au fait que nous acquittons la TVA, qui va permettre de faire des routes, des hôpitaux, des écoles, payer ma retraite, la tienne… Bon enfin, je délire, et digresse, mais nous nous comprenons.

Alors, nous nous sommes beaucoup mobilisés contre ça, en publiant des choses dans La Tribune en début d’année. Là, récemment, il y a eu un magnifique article dans le Canard Enchaîné. Article qui arrivait au bon moment puisqu’il y avait une loi qui devait passer, qui avait un point de départ européen quand-même, qui pose que les structures qui accueillent des marchands étrangers du marché gris vont être rendues solidaires du bon paiement de la TVA. Par exemple, la Fnac, qui aujourd’hui encore accueille des marchands de Hong-Kong et du Royaume Uni, à son profit puisque sa plateforme d’hébergement prend malgré tout sa commission, n’était jusqu’à maintenant n’était pas chargée du bon respect du paiement des taxes par ces marchands. Demain, ça va changer puisqu’elle va être impliquée dedans.

C’était quelque chose qui déstabilisait énormément le marché parce que les robots de comparaison de prix ne savent pas s’il s’agit de hors taxe ou de TTC. Ça a occasionné de très très nombreuses difficultés au réseau de distribution, qui n’avait pas besoin de cela. Là, nous allons donc revenir à un fonctionnement qui sera beaucoup plus serein. C’est une très bonne chose que le décret soit passé cet automne. Il faudra attendre quelques mois avant son application, mais je crois savoir qu’Amazon a déjà fait le ménage sur sa place de marché. La Fnac n’a pas encore fait son nettoyage mais ça ne devrait pas tarder, et pareil pour Priceminister, pour parler des trois gros.

 

 

En nous plaçant du côté du consommateur, qui va logiquement voir les tarifs minimum remonter, et qui souvent achetait en toute bonne foi sans avoir l’impression de « frauder », ni même la plupart du temps sans le savoir, comment allez-vous expliquer cela ?

En même temps, ils auront aussi moins de mauvaises surprises. Parce que la problématique était qu’une fois de temps en temps, ça ne passait pas à travers de la raquette et que le transporteur réclamait le montant de la TVA à l’arrivée. Donc nous allons finalement tomber sur quelque chose de plus sain, où il n’y aura pas de mauvaise surprise.

Pour nous, par exemple, si on nous présente du matériel en panne, nous allons demander la facture. Et si le consommateur n’a pas acquitté la TVA beaucoup de nos magasins refuseront la prise en charge. C’est absolument logique, mais ça, le consommateur l’accepte moyennement parce que, effectivement, beaucoup achetaient en toute bonne foi, parce que les problèmes de TVA, tout le monde ne connaît pas voire s’en contrefiche totalement, ce qui est normal, et constate simplement que « 20 % moins cher, c’est très bien, voilà une super affaire », et basta. Mais parfois, ils peuvent avoir la mauvaise surprise de s’apercevoir quelques mois après qu’en fait ils avaient fraudé le système fiscal français.

 

Beaucoup achètent en toute bonne foi sur le marché gris, parce que les problèmes de TVA, tout le monde ne connaît pas voire s’en contrefiche totalement, ce qui est normal.

 

 

Tu confirmes du coup que, si j’achète un produit sur le marché gris et que j’ai un problème avec, si je l’emmène dans une boutique Camara je n’aurai plus que mes yeux pour pleurer parce que c’est foutu pour la garanti ?

En effet. Aujourd’hui, la majorité de nos boutiques vont de toutes manières demander la facture. Ça va s’arrêter là si la facture n’indique pas que la TVA a été réglée. Le magasin va donc le prendre en compte pour décliner la prise en charge en garantie du matériel. Même s’il passe à travers ce premier filtre, la majorité des marques sait tracer les numéros de série de produits et peut savoir s’il s’agit d’un import direct, destiné au marché français/européen, ou pas du tout, auquel cas ils agiront en conséquence.

 

 

Tu évoquais au début la problématique des livraisons en ville, avec les horaires restreints pour les camions. Avec le commerce en ligne, cet aspect là est exacerbé, et, derrière nos écrans, nous avons tendance à oublier qu’un simple clic n’est, justement, pas qu’un simple clic, et n’est pas neutre en termes de conséquences. J’aimerais bien que tu reviennes sur cet aspect écologique du e-commerce.

 

Tout à fait : il y a une chose qui me passionne vraiment dans le e-commerce, c’est que ça a des impacts écologiques importants dont on ne parle pas assez. Il est très intéressant de faire un site e-commerce qui s’appuie sur des magasins, parce que le consommateur peut aller voir le produit et le prendre en main.

Il y a cependant quelque chose qui m’effraie énormément dans le e-commerce pur et dur, c’est la problématique des retours. Aujourd’hui, le pli est pris, c’est à dire que beaucoup de consommateurs inconscients achètent sur internet, voient le machin, et s’il ne leur plaît pas, peuvent le renvoyer plus ou moins gratuitement. Mais derrière ce simple geste, il y a un désastre écologique silencieux. Il faut quand-même se rendre compte de l’aller retour que ça doit faire de l’entrepôt au consommateur, et vice versa. C’est absolument dément.

 

Beaucoup de consommateurs inconscients achètent sur internet, voient le machin, et s’il ne leur plaît pas, peuvent le renvoyer plus ou moins gratuitement. Mais derrière ce simple geste, il y a un désastre écologique silencieux.

 

Ça pose une autre question : que deviennent les produits retournés ? Qu’en fait-on ? Si on vend des vêtements, les produits ont été portés, donc en termes d’hygiène c’est une horreur, il faudra éventuellement les laver, les reconditionner… En termes de dépenses et de coût écologique, c’est absolument impensable. Je pense que l’avenir du e-commerce, c’est quand-même de s’appuyer sur des magasins dans lesquels les consommateurs vont pouvoir affiner leur choix en vrai et pas seulement regarder sur un catalogue, toucher le produit, le peser, le sous-peser, voire l’essayer s’il s’agit d’autre chose qu’un vêtement. Pour éviter d’avoir ce gâchis énorme.

Il faut donc se poser la question : que font les sites internets de tous les retours ? Nous savons que les retours produits augmentent de manière exponentielle, et encore une fois, c’est un désastre écologique. Encore une fois, est-ce qu’ils sont reconditionnés et revendus comme neufs alors qu’ils ne le sont plus ? Qu’est-ce qui vous dit que vous n’achetez pas du reconditionné sans le savoir ? Qu’est-ce qui arrive aux produits que l’on ne peut pas reconditionner ?… C’est une abîme de réflexion pour moi, un sujet de méditation incroyable et sans fin.

 

Pour lutter contre la surconsommation, pensez à l’occasion !

 

 

Tu parles du retour à cause d’une insatisfaction directement après l’achat mais, dans tous les cas, il y aura un retour en fin de vie du produit. En photographie argentique, nous avions tendance à transmettre les boîtiers et les objectifs de génération en génération, et avec l’avènement des hybrides de nombreux vieux objectifs connaissent une nouvelle jeunesse. Avec le numérique, ce réflexe est moins évident, car user les produits jusqu’à la corde est moins dans les nouvelles habitudes de consommation et que la pression de la nouveauté technologique est de plus en plus forte… Donc, une fois qu’on n’utilise plus son APN, soit il dort dans son placard, soit on s’en débarrasse. Justement, quels sont les circuits de récupération et de recyclage de ces boîtiers numériques ?

Dans n’importe quel magasin Camara on peut ramener un appareil photo que l’on ne va ou veut plus utiliser, qui arrive en fin de vie. Là en cette fin d’année, notre thème de communication était « les hybrides arrivent », avec notamment l’arrivée de Nikon et Canon avec leurs propositions. D’un seul coup, ça va accélérer le poids de l’hybride et plus que jamais le moment va venir pour les consommateurs de se poser la question de garder leur reflex ou non. Donc, notre thème était « vendez, et vite », parce que les côtes de matériel vont nécessairement chuter. D’une part parce que sur tout ce qui est reflex il y a des actions commerciales extrêmement fortes, et à chaque fois qu’il y a de telles actions la valeur du produit ciblé chute en occasion. D’autre part parce que nous allons nous retrouver rapidement avec les reflex comme avec les possesseurs de véhicules diesel, qui sont en train de voir leur patrimoine fondre comme neige au soleil.

Nous conseillons donc à nos consommateurs de venir nous voir. Nous n’allons pas forcément chercher à leur vendre de nouveaux trucs, mais nous allons au moins leur établir un diagnostic de ce qu’ils possèdent. S’ils ont un reflex un petit peu ancien, leur conseiller de le vendre au plus vite pour acheter un hybride, avant qu’ils ne puissent plus le revendre. S’ils ont un reflex plus récent, ils bénéficieront de conditions commerciales un petit peu plus particulières. Donc nous avons mis en place tout un dispositif de reprises et, sur le Salon de la Photo, nous avons fait énormément de reprises contre des bons d’achat, que les visiteurs pouvaient utiliser soit sur le stand soit sur le site internet Camara, soit dans n’importe quel magasin Camara de France.

 

Le recyclage aujourd’hui, ça passe d’abord par une réutilisation par un autre consommateur. Ce recyclage là est aussi important que le démantèlement du matériel. Il y a encore beaucoup de pédagogie à faire pour inciter les gens à donner une deuxième voire une troisième vie à leurs produits numériques.

 

Le recyclage aujourd’hui, pour conclure, ça passe d’abord par une seconde utilisation. Quel que soit le niveau de qualité et d’ancienneté du produit, même si c’est un hybride acheté il y a cinq ans, il est dépassé aujourd’hui techniquement. Parce que ça va très vite en hybride. Néanmoins, ce boîtier demeure aussi bien que le premier jour où il est sorti il y a cinq ans, et il n’y a pas de raison pour que soudain, du jour au lendemain, il se mette à faire de mauvaises photos. Donc quelqu’un d’autre que son premier propriétaire peut l’utiliser, et ça fera toujours le bonheur d’un petit jeune qui démarre, d’un étudiant, de quelqu’un qui en rêvait il y a cinq ans mais n’en avait pas les moyens, de quelqu’un qui veut un boîtier de secours, etc. Donc, le premier recyclage, aujourd’hui, c’est la réutilisation par un autre consommateur. Et ça peut être dans la famille, comme en argentique. Ce recyclage là est aussi important que le démantèlement du matériel. Il y a encore beaucoup de pédagogie à faire pour inciter les gens à donner une deuxième voire une troisième vie à leurs produits numériques.

 

 

À propos des deux révolutions photographiques du XXIème siècle : de l’argentique au numérique, du reflex à l’hybride

 

 

Toi qui as le recul du temps et le point de vue du vendeur, j’ai envie de te demander comment s’est passée la bascule de l’argentique vers le numérique, puis la bascule du reflex vers l’hybride.

La bascule de l’argentique vers le numérique s’est faite on ne peut plus naturellement. Evidemment, lorsqu’il y a des révolutions, parce que le numérique en est une quand-même, de révolution technologique – et nous vivons la même avec le passage du diesel/essence à l’hybride/électrique, qui engendre des débats terribles –, ça cristallise toujours les passions et les aspirations des uns et des autres. Nous, nous sommes des gens incroyablement pragmatiques parce que le numérique n’est pas arrivé brutalement et n’a bien sûr pas été bon dès le début. Il a fallu un temps de progression. C’est comme les deux plateaux d’une balance : au fur et à mesure que le plateau du numérique pesait de plus en plus lourd, celui de l’argentique s’allégeait mécaniquement, jusqu’à presque totalement disparaître.

Aux débuts, effectivement, l’argentique c’était quand-même vachement mieux que le numérique, mais aujourd’hui, il n’y a même pas débat, le numérique a complètement écrasé le match. Le tort, mais c’est un typiquement français, c’est de s’enflammer et de rester sur ses positions pendant trente ans, ce qui n’est jamais très bon. Mais en fait, on s’en fiche un peu, puisqu’on sait aujourd’hui qu’un numérique est meilleur qu’un argentique en termes de dynamique par exemple, et que de toutes façon les progrès arrivent tous les ans, à chaque nouveau capteur. Je ne crois pas que beaucoup de personnes aujourd’hui continue à se poser la question sur le sujet.

 

On peut parler technique à l’infini mais il ne faut pas oublier que la finalité, c’est une image. Cartier-Bresson a fait des photos au siècle dernier, qui sont ancrées dans nos têtes, avec des appareils, fussent-ils des Leica, qui sont bien moins performants, objectivement, que l’entrée de gamme des appareils à objectifs interchangeables d’aujourd’hui. Ou même qu’un bon smartphone. Oublions donc la mécanique !

 

Pour la bascule reflex-hybride, j’ai envie de dire qu’on s’en fiche aussi. Mais alors, complètement. Ce qui importe, c’est la photo, l’image à l’arrivée. Après, si on veut parler technique indéfiniment, c’est une autre passion, pas la nôtre. Nous, ce qui nous intéresse, c’est le résultat quand-même. Il paraît évident, en étant pragmatique, que l’hybride est l’avenir du reflex, si je puis dire, de l’appareil à optique interchangeable. Aujourd’hui le reflex a encore évidemment un intérêt, des intérêts, sur un certain niveau de pratique, pour certaines utilisations, ou par simple préférence. Mais la question ne se posera même pas dans cinq ou dix ans, c’est évident.

Nous, au fond, on s’en fiche un peu de savoir qui de l’hybride ou du reflex va l’emporter. Ça ne nous remue pas. Ce n’est pas bien de se passionner, de se cristalliser sur les choses comme ça. On peut parler technique à l’infini, c’est important, mais il ne faut pas oublier que la finalité, c’est une image. Cartier-Bresson a fait des photos au siècle dernier, qui sont ancrées dans nos têtes, que l’on reconnaît absolument instantanément, et tout ça avec des appareils, fussent-ils des Leica, qui sont bien moins performants, objectivement, que l’entrée de gamme des appareils à objectifs interchangeables d’aujourd’hui. Ou même qu’un bon smartphone. Oublions donc la mécanique !

Nous faisons du coaching dans nos magasins Camara, parce que nous sommes persuadés que si on vend des vélos il faut apprendre aux gens à faire du vélo, donc il doit en être de même en photo. Nous faisons de la vulgarisation, et c’est aussi bien dans l’intérêt de nos consommateurs que de nos magasins. Donc, durant ces séances, nous rappelons que le meilleur appareil du monde est celui que nous avons avec soi, et pas celui que nous avons laissé à la maison (parce qu’il est très gros, lourd, encombrant, peu importe). Et que nous n’avons pas le droit de rater une photo juste parce qu’on n’a pas pris son appareil. À ce titre là, le smartphone est très intéressant puisque nous l’avons toujours dans la poche et, autant que faire se peut, on peut magnifier le résultat en post-production. Bref, dans tous les cas, ce qu’on n’a pas le droit de rater, c’est la capture de l’image.

 

 

Cette année 2018 s’est terminée en apothéose pour les geeks de la technique dont je fais partie (donc j’insiste), avec les hybrides Nikon et Canon, avec ceux de Panasonic qui sont très attendus, avec l’alliance Panasonic-Leica-Sigma… Un petit commentaire ou un petit pronostic au sujet de cette actualité là, et sur l’évolution des technologies ?

 

Oh, tu sais, la photo, c’est l’image. Que chacun n’oublie pas que la finalité, c’est l’image. Les boutons, les trucs, les machins… franchement… Allez faire un coaching chez nous, cela vous prendre une heure pour apprendre la théorie, et deux heures pour apprendre la pratique . Ça va vous ouvrir l’esprit et vous enseignera essentiellement que la finalité d’un appareil photo est de fabriquer une belle image, de voir quelque chose et de partager un instant très particulier. N’oubliez pas de partager ! Tous les gens qui laissent leurs belles images sur leur carte mémoire ou au fond de leurs disques durs sont des criminels. Vous faites des photos : quand vous appuyez sur un déclencheur, c’est bien parce que vous avez envie de partager quelque chose avec quelqu’un. Donc n’oubliez pas de le faire jusqu’au bout. Ne vous occupez pas trop de technique, c’est d’une facilité incroyable (quand on vous l’explique bien sûr). C’est extrêmement facile, donc, au risque de me répéter, n’oubliez pas que la finalité est de faire une belle image et de la partager.

 

Ne sous-estimez pas les super-pouvoirs des sacs (photo ou non).

 

Donc, en gros, nous verrons bien, et qu’importe le flacon tant qu’on ait l’ivresse. Pour conclure ce long, long entretien, parle-moi un peu de toi et surtout de ta passion des sacs photo.

Ah, la passion des sacs !… Elle est très simple en fait. Bon, j’adore le matériel hein, la photo c’est mon métier à la base. Il y a fort longtemps, j’étais apprenti dès l’âge de 16 ans en photographie. C’est une véritable passion. Je suis devenu marchand entretemps parce que ça a été une autre passion que j’ai découverte en cours de route, mais je suis d’abord photographe. Et donc, les sacs. J’aime beaucoup les sacs parce que c’est l’accessoire que j’ai le plus acheté dans ma vie. Comme chacun le sait, le sac universel idéal n’existe pas mais il y a un sac idéal pour chaque usage. Donc on finit par se résoudre à un moment à acheter plusieurs sacs, et on s’en porte fort bien.

Sur notre stand du Salon de la Photo, nous avons une exposition de sacs très marrante, attachés à des élastiques au plafond. Ça permet de se promener au milieu, de regarder, de toucher, de les rapprocher pour les comparer, les porter, etc. Comme je suis un peu loin du matériel, j’ai des collaborateurs beaucoup plus doués et au fait des dernières nouveautés et fonctions de chaque bouton qui vont pouvoir répondre aux consommateurs. Mais ça ne m’empêche pas d’adorer m’occuper des sacs, parce que j’aime bien les sacs, mais surtout parce que lorsque qu’on parle d’un sac, quand quelqu’un achète un sac photo, en fait, on peut parler de tout. « Qu’est-ce que vous aimez faire comme photos ? Quelles sont vos passions premières ? » Parce que souvent, la photographie est une passion secondaire dans le sens noble. C’est à dire « j’aime les fleurs, donc je vais faire de la photographie de fleurs et devenir un très bon photographe macro, ou alors j’aime les gens, et je devenir un très bon photographe de portrait, etc. »

La plupart du temps, on n’aime pas la photo pour la photo, mais on aime la photo pour autre chose : parce qu’on aime les gens, parce qu’on aime les paysages, parce qu’on aime les voyages, parce qu’on aime la macro, parce qu’on aime les animaux, etc, etc. Et donc, lorsqu’on vend un sac, il faut parler de tout ce qui intéresse le consommateur : quel genre de photos il aime, quel matériel il possède et utilise. Je me nourris beaucoup de ces échanges là. J’essaye moi-même de faire du coaching en magasin une fois par mois, parce que ce sont des échanges avec les consommateurs privilégiés, où on n’est pas forcément là pour leur vendre absolument un truc mais plutôt pour échanger autour d’une passion, une façon de photographier. C’est très intéressant, très instructif, ces échanges tous azimut.

 

La plupart du temps, on n’aime pas la photo pour la photo, mais on aime la photo pour autre chose : parce qu’on aime les gens, parce qu’on aime les paysages, parce qu’on aime les voyages, parce qu’on aime la macro, parce qu’on aime les animaux, etc.

 

 

Du coup, même si ça va à contresens de ce que tu expliquais, quel est ton (ou tes) sac(s) préféré(s) ?

Sans aucune hésitation : Peak Design. Je suis un malade de Peak Design. Comme les Youtubeurs ! J’en ai trois et bientôt un quatrième. Un messenger que j’utilise toujours et dont j’ai viré l’intérieur pour transporter mes papiers. Il a un compartiment ordinateur, est d’une légèreté incroyable. On le porte dans le dos et est d’un confort incroyable. J’ai donc aussi un 20 litres en sac à dos et là, récemment, j’ai pris un boîtier avec un zoom, que j’aime bien balader dans mon petit Sling 5 litres. Magnifique !

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