Bonne année, bonne santé et joyeux pixels ! Pour débuter 2019 sur des bases saines, je vais profiter de ce premier article de l’année pour vous parler de tout ce que je prépare. Normalement, ça va être sympa.
Tout d’abord, je crois qu’un grand merci s’impose. Merci à toi, lectrice ou lecteur, habitué.e de retour, transfuge des Numériques, arrivé.e par le hasard des internets, visiteur de passage ou campeur indécrottable. Merci de me lire, de me commenter, de me taper sur les doigts lorsque les miens dérapent en coquillettes. Merci, éventuellement, de partager mes divagations et pérégrinations photographiques. Merci pour les mails d’encouragement, les tapes dans le dos lors du Salon de la Photo, les bières en terrasse qui n’en finissent pas, ni les bières, ni les conversations passionnées. Merci à toi, constructrice ou constructeur, attaché.e de presse et détachée de presque, qui malgré ma présence irrégulière t’es toujours montré.e réactif.ve à mes doléances de dernière minute, m’a ouvert la porte de ton stand lorsque j’avais besoin d’une coupe de champagne pour me désaltérer, m’a tendu un fauteuil toujours confortable même quand je venais te lapider à coups de questions plus ou moins surprises. Merci tout spécialement à toi, Jean-Christophe, de me permettre d’écrire sur Nikon Passion, ce qui me permet de découvrir un monde à la fois familier et différent, tout en ne perdant pas la main en matière de tests. Merci, surtout, de ne pas m’avoir oublié, ne pas avoir oublié ces cinq années aux Numériques, les amitiés forgées alors, les petites anecdotes croustillantes qui font le sel de ce métier, les longs désaccords et les blagues propres à cet « entre-nous » sans fin. Et, surtout, merci à toi, cher voisin, pour ton acharnement à démolir tes murs à coups de petite cuillère et de marteau piqueur lorsqu’en plein milieu de l’après-midi je préfèrerais faire ma sieste au calme. Bref, ce devait être un court remerciement, mais comme d’habitude je m’étale. Entrons donc dans le vif du sujet.
2018 : Bilan d’une année de transition et de réflexion
Au cas où vous ne le sauriez pas encore, j’ai donc quitté en janvier 2018 mes fonctions de chef de rubrique photo des Numériques pour me lancer dans le grand bain de l’indépendance, de l’exaltation des plans sur la comète, des nuits blanches de création vorace. Enfin, ça, c’était le plan de départ. Parce qu’en fait, 2018 s’est révélée, de mon côté, bien plus chaotique que prévue. Vous savez, ce fameux truc de la théorie et de la pratique qui concordent rarement, sinon par un concours de circonstances tout à fait fortuit.
Ecrire que je n’ai pas été très présent ni actif cette année serait un euphémisme. Durant le premier semestre, j’ai publié en tout et pour tout le nombre absolument délirant de 8 articles. Dans le même laps de temps, Jul aurait sorti 23 singles, 2 albums et 42 clips. (Bon, en fait, je suis médisant : il n’a rien sorti en 2018, étrangement. Allez, Jul, reviens ! Tu nous manques !). Mais j’ai une super excuse pour justifier de cette relative inactivité. D’abord, après mon départ des Numériques : j’avais besoin de prendre du recul et du repos, me ressourcer et me retrouver. Parce qu’après tout, cela fait depuis 2010 que je suis professionnellement actif dans la photographie et, durant ces sept années, je n’ai pas une seule fois pris les cinq semaines de congés payés annuels auxquels j’ai droit. (Vous me direz que c’est ma faute.)
Donc, un peu de calme, hors de la pression des deadlines et de la spirale infernale des nouveautés plus ou moins justifiées, ne pouvait que me faire du bien. Et puis, ma couette est si confortable, mon matelas si douillet, et cet abonnement Crunchyroll pour regarder des dessins animés est tellement pratique que j’ai un peu trop pris goût au fait de ne rien faire, ou plutôt de transformer tous mes jours en de longs dimanches sans fin, ne quittant mon peignoir de bain que pour aller jouer au bowling. Appelez-moi « The Dude ». Ceci dit, au passage, vous noterez et conviendrez du fait que l’actualité photographique au premier semestre n’a pas été folle… Bref, l’autre excuse à ma procrastination élevée au rang d’art de vivre est aussi que j’ai dû déménager. Je ne sais pas si vous avez déjà essayé de trouver un appartement à Paris avec un dossier de chômeur, mais vous devriez essayer, c’est un peu plus compliqué que de trouver des restos à 200 € (vin non compris).
Le second semestre par contre s’est révélé plus productif : 28 articles ! On reste toujours très en dessous de mes trois articles par semaine chez Les Numériques mais, comme je suis d’humeur optimiste, je peux aussi dire que je connais beaucoup de patrons qui seraient hyper contents que la production bondisse de 250 % d’un semestre à l’autre. (On est censé être une start-up nation, non?) Hasard ou coïncidence, ce réveil a accompagné l’arrivée de Nikon et Canon sur le marché des hybrides 24 x 36 mm, suivie des folles annonces de la photokina, une édition sous stéroïdes, c’est le moins que l’on puisse dire. Et cela, ce n’est qu’un prélude à 2019 qui devrait être une année faste pour la photographie, certes toujours pas en termes de volume mais plutôt en termes de qualité. Les paris sont pris.
De tout ceci, que retiendrai-je donc de 2018 ? D’une part, qu’il faut que j’arrête de reporter au surlendemain ce que je peux faire le lendemain. D’autre part, que ce break prolongé s’est avéré des plus bénéfiques, aussi bien pour ma santé que pour la maturation de mes projets. En explorant plusieurs types et rythmes de publication, j’aurai eu la confirmation qu’un article par jour, voire même un tous les deux jours, ce n’est définitivement plus pour moi – à part durant les périodes d’actualités chaudes, qui sont finalement plutôt rares dans le milieu photographique qui m’intéresse. Ce mode de traitement là, je le laisse à des sites bien plus pertinents et légitimes que Mizuwari, et il serait bien présomptueux de ma part d’ambitionner faire de la concurrence aux Numériques ou à 01Net, en moins bien et moins régulier. C’est pourquoi, pour 2019, je vais essayer de me tenir à un rythme moins soutenu tout en privilégiant une certaine régularité. Disons, un article par semaine, tous les mercredi, cela me semble déjà pas si mal. Au moins aurai-je le temps d’approfondir un peu mes sujets, et même, d’en trouver qui potentiellement sortiront je l’espère des sentiers battus. Vœux pieux qui nous mène donc directement à la deuxième partie de cet article déjà beaucoup trop long : mes projets pour 2019.
Les trois grands projets de 2019 : un livre, une exposition, une chaîne Youtube
Voilà quelques mois, j’ai reçu un mail assez amusant (mais gratifiant) qui, en substance, racontait ceci : « Salut Bruno ! Dis donc, maintenant que tu es au chômage, tu vas avoir pleeeeeein de temps libre pour t’atteler à des projets de longue haleine ! » Ça, c’était avant que je découvre à quel point l’inactivité était chronophage. Toujours est-il que ce long travail de préparation de 2018 va donc aboutir à trois grands projets en 2019, que je vais de ce pas vous énumérer par ordre chronologique de bouclage.
Un livre sur les appareils photo hybrides (à rendre fin février 2019)
Pour être tout à fait honnête avec vous, écrire un livre n’a jamais fait partie de mes projets de vie. Même si je me suis souvent amusé à imaginer quel serait le thème d’un potentiel roman (probablement une histoire d’apocalypse zombie sur fond de fable écolo-anarchiste) et quels en seraient les premiers mots (« Aujourd’hui, maman est morte. Je l’ai préparée avec des giroles et un verre de chianti. »), tout cela me semblait plutôt relever de l’ordre du fantasme. Jusqu’à ce que la réalité me rattrape.
Une maison d’édition parisienne, réputée pour ces livres techniques photographiques, m’a donc contactée afin que j’écrive un livre sur les hybrides. Tout a commencé avec l’article « 2008-1018 : en 10 ans, comment les hybrides ont-ils bousculé le marché ? » qui, semble-t-il, a tapé dans l’œil de l’éditrice. Ce qui n’a pas manqué de me surprendre dans la mesure où cet article est particulièrement velu et pas forcément le plus accessible pour qui n’a pas déjà un intérêt marqué pour les coulisses de l’industrie photographique. Surtout, il s’agit d’un article qui, en aucune manière, ne donne de conseil photographique pratique… Mais il paraît que tous les chemins mènent au rhum, alors pourquoi pas ! Dont acte : allons-y pour un bouquin sur les hybrides. Dans l’affaire, l’argument qui a su faire mouche a été que « tu verras, quand tu inviteras des filles/garçons à la maison, ça fait toujours classe d’avoir un livre dans sa bibliothèque duquel on peut dire que c’est moi qui l’ai fait ! » Comment ne pas succomber ?
Dans ma petite tête de blogueur, je pensais innocemment qu’écrire un livre était un peu comme écrire un article de non pas trois pages mais de cent cinquante. La structure est la même, ça prend juste un peu plus de temps. Grave erreur de noob ! En fait, écrire un bouquin, c’est surtout se poser plein de questions existentielles. Est-ce que je suis vraiment légitime pour cela ? Est-ce que je vais pas me faire tomber dessus par les experts ? Est-ce que je ne vais pas rater une information indispensable ? Est-ce qu’un débutant ne va pas le trouver trop rebutant ? Est-ce que mon plan va donner envie au lecteur de feuilleter tout l’ouvrage ? Est-ce que le lecteur va y apprendre quelque chose ? Est-ce que ça va vraiment servir à quelque chose ? Est-ce que je ne me perds pas dans des longueurs ? Est-ce que je vais parvenir à ne pas replonger dans mes vieux démons ? Est-ce qu’il va se vendre ? Est-ce que je vais me souvenir de cette super tournure de phrase que j’ai eu en me rasant le matin ? Est-ce que j’ai mis du sel dans l’eau pour les pâtes ? C’est terrible toutes ces idées qui se bousculent dans la tête, qu’il faut canaliser, organiser, gérer, vulgariser. C’est exaltant, de finalement réapprendre à apprendre la photographie, tout cela pour un ouvrage finalement bien plus personnel et intime qu’un article sur un site internet à grande audience.
La date de rendu est prévue pour fin février, pour une publication vers la fin de l’année scolaire (comprendre « pour avant le rush des vacances d’été »). D’ici là, il me reste plus d’une centaine de pages à rédiger, bien que j’aie déjà quasiment l’intégralité du texte en tête, après avoir remis cent fois l’ouvrage sur le métier. Mais de tout cela, j’aurai largement le temps de vous reparler dans les semaines à venir qui seront, vous l’aurez sans doute compris, très chargées et majoritairement dédiées à cette rédaction. Je pourrai ensuite m’atteler à mon deuxième projet : l’exposition.
Une exposition photo sur le thème « Mizuwari » (vers avril 2018)
Incroyable mais vrai : je fais des photos. Cela ne se voit pas forcément parce qu’à part mes publications anarchiques et sporadiques sur Instagram, je ne montre quasiment pas mon travail. Mais, pour de vrai, je fais autre chose que des photos de soirées parisiennes (même si certains argueront qu’il y a là tout un sujet sociologique à explorer à travers le médium photographique). Toujours est-il que mes disques durs sont encombrés de dizaines de milliers de clichés en couleur, parce que je suis d’abord un photographe coloriste. Et qu’après plus de dix ans à les accumuler, ce serait quand-même sympa de les voir afficher ailleurs qu’égoïstement sur mon écran. Au pire, s’il n’y a personne pour voir l’exposition, ça fera toujours une histoire à raconter et une expérience supplémentaire de vécue.
Bref. C’est donc en toute logique qu’après avoir rendu le texte du bouquin je m’attellerai à la préparation de l’exposition qui, contrairement à ce que j’ai suggéré juste avant, ne contiendra que des photos en noir et blanc et prises en argentique, de soirées mais pas parisiennes. Pourquoi faire simple quand on peut chasser le naturel ? J’ai déjà une assez bonne idée de l’endroit où je désire exposer, il faut juste que j’en parle aux propriétaires des lieux. J’ai une bien meilleure idée de l’endroit où je ferai tirer mes images : chez Vikart Studio, même si désormais ils s’appellent Picto Saint-Martin. C’est le laboratoire dans lequel j’avais fait mon stage de BTS et non seulement ils travaillent bien, mais en plus, ce sont des voisins. Ce sera quand-même vachement plus pratique.
Pour tout vous avouer, l’idée même de montrer mes photos à un public m’angoisse bien plus que celle d’écrire un livre ou de prendre la parole devant une centaine de personnes. Plus encore que dans ces deux questions, je ne me sens pas légitime en tant que photographe, et c’est probablement pour cela que je préfère me réfugier dans le confort de mon Lightroom. Il faut dire aussi que je ne suis pas aidé par mon passé chez Leica où j’ai pu côtoyer des Stéphane Lavoué, Fred Stucin, Stanley Greene, Jane Evelyn Atwood, Dolores Marat, et que j’ai toujours complexé par rapport à nombre de mes talentueux amis photographes (Fred Bevezier, Quentin Caffier, Eric Bascoul, pour ne citer qu’eux). J’ai surtout peur, je crois que l’on trouve au mieux mes photos « jolies », au pire « banales ». Bref, un bon gros syndrome de l’imposteur, contre lequel j’ai décidé d’agir.
J’ignore quand l’exposition aura lieu mais j’espère que sera quelque part entre mars et avril. Ce sera en tous cas, d’un point de vue éditorial, hyper intéressant à documenter puisque cela me donnera l’occasion de parler d’editing, de scan de négatifs (un bon prétexte pour emprunter un ES-2 à Nikon), de tirage, de papier photo – je recommande la lecture du dossier sur l’impression numérique dans « Le Monde de la Photo n°112 », dans lequel le verbe de Patrick m’a motivé à me pencher sur le cas des papiers Hahnemühle à base de bambou et de fibre de riz – et de plein d’autres choses. Tout cela, je vous en reparlerai donc ici-même voir, si cela coïncide avec le timing, en vidéo, sur ma chaîne Youtube. D’où le troisième projet.
Oh non, pas encore une chaîne Youtube dédiée à la photo ! (Vers l’infini et au-delà.)
Des chaînes traitant de ce sujet, il y en a pléthore. Mais finalement pas tant que cela en langue française. Et, surtout, pas comme ce que j’entends produire. Ne vous méprenez pas : il y a de très bonnes chaînes photo en français (dont Olivier Schmitt, Steven, Nowtech, Photo Synthèse) mais, d’une manière générale, j’ai le sentiment qu’il manque toujours un truc. Des fois, c’est un contenu qui mériterait d’être un peu plus éditorialisé, d’autres fois c’est un montage mou du genou, souvent, ce sont des imprécisions techniques qui me font grincer des dents parce que je suis un emmerdeur… Toujours est-il que j’estime qu’il y a encore de la place pour une chaîne supplémentaire. Et pour le coup, contrairement au livre et à l’exposition, c’est un domaine dans lequel je me sens légitime entre autre grâce à mon passé de journaliste spécialisé ce qui, forcément, me donne des réflexes différents et m’ouvre certaines portes qui resteraient fermées à quelqu’un qui se lancerait ex nihilo.
Dans mes rêves les plus fous, j’aimerais atteindre un rythme de quatre vidéos par mois, c’est à dire une par semaine. Elles seraient réparties de la sorte : un test de produit la première semaine, une vidéo sur la théorie photographique la deuxième semaine, une vidéo sur la mise en pratique de la théorie la troisième semaine, et une quatrième semaine « libre », pour y présenter des reportages, des portraits de photographe, des enquêtes sur des sujets liés au monde de la photographie. Je trouve le médium vidéo très intéressant et totalement complémentaire à un blog écrit car il permet d’adopter un ton légèrement différent, de permettre de jongler avec les idées et les concepts de manière visuelle, parce qu’il permet une autre forme de pédagogie. Car c’est bien cet aspect là que je compte mettre en avant : faire de la pédagogie (pas trop rasoir), emmener les spectateurs à réfléchir sur la photographie, l’acte photographique, l’acte d’achat photographique. Le matériel n’est, lui, qu’un prétexte pour satisfaire le geek qui sommeille en moi.
Les deux raisons qui m’ont poussé à retarder le lancement de cette chaîne Youtube sont essentiellement matérielle. La première est que je ne dispose pas encore des moyens techniques et financiers pour filmer, éclairer, enregistrer le son tel que je l’entends, et je préfère reculer l’échéance afin de produire un contenu propre, exemplaire et construit plutôt que de me lancer avec de l’à peu près. C’est une histoire d’image de marque. La seconde raison est que je reste avant tout un photographe et un journaliste de l’écrit, pas un monteur. Or, Adobe Premiere et ses petits camarades, j’y comprends que dalle. Du moins, pas suffisamment pour atteindre la cadence de production que j’espère. Je préfère largement consacrer mon temps à l’écriture et la planification d’un épisode plutôt qu’au montage. Et c’est là qu’intervient une rencontre heureuse très récente : mon voisin. Pas celui qui joue à Bob le bricoleur de 8 heures à 22 heures, non, mais celui d’à côté, et qui s’avère être monteur professionnel à la recherche d’un projet enthousiasmant. Pouf, deux bières et trois kebabs plus tard, c’était plié, le voilà embarqué dans l’aventure ! Maintenant que je vous en ai parlé, je n’ai plus le droit de reculer.
C’est mignon, mais comment est-ce que je compte financer tout cela ?
Officiellement, je suis au chômage depuis mars 2018, ce qui implique donc que je continuerai à percevoir mes allocations jusqu’en février 2020 (si mes calculs sont bons, mais je dois avouer que l’administration et moi, ça fait quarante-deux). Si l’on ajoute à cela le fait que ma maman, malgré mes trente ans passés, me fournit encore une petite aide financière, et que mes piges pour Nikon Passion ne se font bien sûr pas sur la base du volontariat, je parviens à joindre les deux bouts même si, forcément, j’ai dû réduire la voilure et mon train de vie par rapport à mon passé salarié. Voilà pour la minute #3615MyLifeJeSuisPauvreMaisIlYAPlusDemuniQueMoi. Très rapidement néanmoins, parce qu’un an c’est terriblement court, il va falloir que je trouve d’autres sources de revenu. Plusieurs pistes s’ouvrent donc à moi.
Puisque j’en suis à être tout à fait transparent, disons le tout de suite : oui, la vente du livre en préparation et les ventes de tirages lors de l’exposition seront, je l’espère, l’occasion de faire rentrer un pognon de dingue dans la tirelire. Même si je suis tout à fait conscient que ces exercices risques de se révéler neutres d’un point de vue financier. Après, sur un malentendu, peut-être que le bouquin va mieux se vendre que « 50 Shades of Grey« , mais j’ai comme un doute, même si j’opte pour le titre « 256 shades of Grey, an 8 bit story« , mais ça ne fera rire que le geeks. Quoi qu’il en soit, je ne compte pas sur ces deux projets comme des sources de revenus sûres, plutôt comme des bonus. Alors, où trouver l’argent ?
Instinctivement, puisqu’il est question de blog et de Youtube, il serait logique de me tourner vers de l’affiliation. Mais il y a un problème et de taille : je n’ai pas quitté Les Numériques et son modèle d’affiliation à Amazon, Rakuten et consorts, pour reproduire le même schéma dans mon projet personnel. Et cela par simple conviction politique. De même, je ne désire pas monétiser mes vidéos sur Youtube car l’idée de percevoir de l’argent via AdSense me débecte. J’aurais l’impression de me prostituer au Grand Capital. L’autre raison est aussi que, en tant que spectateur, toutes ces pubs, que ce soit en pré-roll, ou en encarts, ou en césure, ça m’emmerde profondément, et comme il ne faut pas faire subir aux autres ce que l’on n’aime pas que l’on nous fasse, bah, voilà… Ce qui serait cool, en fait, ce serait qu’un jour mes vidéos soient disponibles sur la plateforme ImagoTV, mais il faut que je regarde la compatibilité entre leur ligne éditoriale et la mienne. De toutes manières, tout cela n’est encore que de l’ordre du fantasme.
L’affiliation, toutefois, je n’y renonce pas, si cela peut permettre de faire vivre des petites boutiques photos locales et/ou des entreprises françaises qui payent leurs impôts en France. Ce qui est tout à fait de l’ordre du possible. Par exemple, Romain Sarret, qui gère le Blog GH4/GH5 France, a un partenariat avec la boutique Image Photo de Montpellier, qui est tout simplement celle à côté de chez lui. Et je trouve ça totalement cool. Des boutiques françaises et respectables, que ce soit en ligne ou en dur, ce n’est pas ce qui manque (Camara, Digixo, Digit-Photo pour ne citer qu’elles), donc il y a probablement une piste à explorer de ce côté là.
Une autre piste relativement classique pour un blogueur/Youtubeur est le financement collaboratif sur des plateformes telles que Tipee et Utip. À ce sujet, Stupid Economics en parle très bien dans leur bilan comptable de l’année 2018 (ça a l’air effrayant dit comme ça mais en fait c’est cool). Dans tous les cas, il faudra que je me penche sérieusement sur le sujet afin d’être prêt avec une solution viable le jour J. Dans la vidéo ci-dessus, vous pourrez également (re)découvrir la bourse CNC/Talent dédiée aux Youtubeurs, ce que je trouve éminemment cool bien que pour le coup je pense un peu m’enflammer. Il faudra, d’ici là, que je fasse mes preuves. Enfin, une dernière source potentielle de revenus, relativement classique, consistera en des partenariats avec les constructeurs, soit sous la forme de vidéos sponsorisées (ce qui n’est pas incompatible avec une indépendance journalistique), soit sous la forme d’évènements IRL un peu comme ce que nous faisions à une époque avec les Clubs Focus (recycler les bonnes idées, ça n’a jamais fait de mal).
Bref, quoi qu’il en soit, pour trouver de l’argent, s’il ne suffit pas de travers la rue, les solutions existent pour peu que je déracine le baobab qui me sert de poil dans la main. Dans tous les cas, il est certain que ce n’est pas demain la veille que je gagnerai assez pour m’acheter une Facel Vega HK500 (et que le jour où ça arrivera je n’aurai de toutes manières plus le droit de rouler avec), mais je pense pouvoir raisonnablement envisager l’acquisition d’un Leica M10-D d’ici Noël 2024. Surtout, le premier objectif sera de gagner suffisamment d’argent pour pouvoir payer de manière confortable Nicolas (mon voisin et futur monteur, pas le caviste), et la suite me dira si c’était finalement une si bonne idée que cela de quitter les Numériques pour me lancer dans le grand bain de l’indépendance. Et un jour, oui, un jour, je pourrai chanter comme Minus et Cortex que ce soir, comme tous les soirs, je vais conquérir le monde !
Bonjour,
J’étais tenté par le Nikon ES-2 pour scanner mes négatifs mais que j’ai vu le prix… Je reste avec ma méthode DIY pour le moment (D750 sur trépied et téléphone en guise de table lumineuse).
Cordialement,
Mathieu
Dis donc, quand tu prends des résolutions en début d’année, tu n’y vas pas avec le dos de la cuillère !
Je suis impatient de voir ton expo, j’aime énormément ton style photographique.
Produire une vidéo par semaine est un gros boulot, surtout avec l’exigence de qualité que tu vas t’imposer. Bon courage !
En attendant, n’hésite pas à donner de tes nouvelles 🙂
Faire des vidéos de qualité alors qu’il existe déjà des chaines, c’est très volontaire mais est-ce suffisant ? J’ai créé une chaine début 2018 un an et demi plus tard j’ai 69 abonnés ! Il y a une prime pour ceux qui comme Steven sont arrivés les premiers ! Il y a entre 5 et 10 ans ! De plus personne ne te connait sauf les geeks qui lisent les numériques et encore que tu n’écrivaient pas tous les articles !…
De grandes chaines généralistes 01, mac4ever, NowTech et quelques autres encore ratissent l’audience, je te souhaite bien du courage de vouloir gagner des sous avec Youtube !