Pour cette troisième interview enregistrée lors du Salon de la Photo 2018, éloignons-nous un peu des marques en nom propre pour nous intéresser à un distributeur multimarque : Digit Access.
Le nom de Digit Access ne vous dit peut-être rien, à moins d’être un professionnel de la distribution photographique. Et pourtant, ce n’est pas peu de dire que cette entreprise (française) pèse dans le game puisqu’elle dispose dans son catalogue de nombreuses marques photographiques incontournables, dont je pourrais citer quelques unes des plus connues : les filtres B+W et Starblitz, les trépieds Benro, les sacs Tenba, Think Tank et Peak Design, les cartes mémoire Integral et Lexar.
Marc Rabuteau, quant à lui, est chef Produits Images chez Digit Access, et nous avons pu ensemble discuter de quatre marques en particulier : les opticiens Laowa et Samyang, le spécialiste des bagues d’adaptation Novoflex et, fraîchement arrivé au catalogue, Polaroid Originals. Un regard d’outsider rafraîchissant, non partisan, qui change des discours officiels des mastodontes du secteur.
À propos de Laowa et Samyang, les « petites » marques qui montent, qui montent, qui montent !
Quelles sont les principales marques optiques que tu distribues, et comment cela se passe-t-il pour elles ?
Nous distribuons principalement deux marques, en optique : Samyang et Laowa. Samyang, cela fait déjà presque huit ans et Laowa, un peu plus de deux ans à peu près. C’est une marque très jeune mais je suis vraiment satisfait du retour. Là, sur le Salon, entre l’année dernière et cette année, je vois vraiment que les visiteurs viennent voir Laowa pour voir Laowa, connaissent la marque pour la plupart, ou au moins ont vu la campagne Kickstarter sur le 24 mm f/14, qui a vraiment bien tournée. Les gens l’ont vue et, même s’ils ne se rappellent plus du nom, ils savent que c’est une marque chinoise qui fait ça, se disent « ah oui, c’est l’objectif pour voir à l’intérieur, qui permet de rentrer dans un objet ou aller sous l’eau, etc. » On voit l’impact des plateformes sociales et de financement participatif.
C’est intéressant de voir qu’une marque peut encore innover, aller développer des optiques que l’on ne va pas trouver ailleurs. C’est vraiment le crédo de Laowa d’aller sur des optiques que l’on ne va pas trouver chez les grands constructeurs. C’est vraiment atypique comme approche. Eux ont compris qu’il y avait une demande et sont donc allés là-dessus. C’est principalement de l’optique macro ou de l’optique grand angle, puisque là on est sur des optiques manuelles donc forcément ça limite un peu : on ne va pas aller sur du téléobjectif ou autre. Mais là, par exemple, les deux vedettes que nous avons sur le Salon, c’est le 10-18 mm en Sony FE, donc plein format. Une optique qui reste compacte, parce qu’on n’est pas sur du f/2,8 mais sur du f/4,5-5,6, avec du 10 mm là où on va commencer à 12 mm chez Sony. On a aussi en optique macro le 24 mm f/14 tubulaire, que l’on voit un peu partout sur les réseaux sociaux, qui fait bien parler de lui, et qui permet d’innover, d’avoir une typologie d’images différente. C’est difficile d’en parler comme ça, mieux vaut aller voir le type de vidéos que l’on fait avec. C’est plus une optique qui va être utilisée en vidéo qu’en photo mais après, chacun fait ce qu’il veut.
Et quand sortirait ce 24 mm Macro ?
Il devrait être disponible sur le mois de décembre, même chose pour le 10-18 mm FE. Pour le 10-18 mm FE, nous serons autour de 1000 € au lancement, ou 999 € si tu préfères. Pour le 24 mm f/14 Macro, on sera à 1799 €. Il faut savoir qu’il y a quand-même 27 lentilles dans cet objectif, deux ans de recherche et développement minimum, donc un gros investissement de part et d’autres. Ça a forcément un impact sur le prix. D’autant plus qu’il couvre le 24 x 36 mm.
Tu distribues donc Samyang depuis huit ans. Comment a évolué la marque depuis son début, comment s’est-elle faite une place face à Sigma et Tamron ? Et du coup, comment as-tu vécu l’évolution du marché du reflex vers l’hybride ?
Sur le terrain, bien sûr, on vient se confronter à ce que l’on appelle les « fabricants tiers », qui font des optiques en montures Canon, Nikon, Sony, etc. Aujourd’hui, en toute humilité, Samyang reste encore un outsider par rapport à des marques comme Sigma et Tamron. Les budgets alloués, et surtout le fait qu’on n’ait pas de filiale et de passer par un distributeur montre qu’il n’y a pas encore une volonté de Samyang de se développer et de s’implanter complètement dans chaque pays. Il faut savoir que c’est quand-même un coût financier important. Pour ouvrir une filiale aujourd’hui, il faut faire un certain chiffre d’affaire et, tant qu’il n’est pas là, surtout en ce moment avec un marché de la photo étant ce qu’il est, ce n’est pas vraiment la tendance pour un fabricant comme ça, je pense, d’ouvrir une filiale. Voire même, il y a certaines marques qui ferment leurs filiales pour revenir sur des distributeurs.
La part des optiques autofocus en montures hybrides est de plus en plus importante et ce sont vraiment les Sony FE qui tirent le marché.
Aujourd’hui ce que je vois, c’est que chez Samyang on était sur de l’optique reflex manuelle, optique fixe. On est encore sur de l’optique fixe mais avec bien sûr une ouverture sur l’hybride, qui s’est faite depuis au moins trois ans avec le Sony FE. On le voit aujourd’hui dans les résultats, la part de l’autofocus en montures hybrides est de plus en plus importante, notre offre étant surtout en Sony FE, et on constate que c’est vraiment ça qui tire le marché. Aujourd’hui, on arrive aussi avec du 14 mm en Nikon, en Canon, du 85 mm en Canon, mais c’est vraiment l’hybride qui tire le marché. Donc on va voir comment se positionnent les fabricants historiques qui, on l’a vu, n’ont pas eu d’autres choix que de sortir leur propre monture.
Qui dit nouveaux boîtiers dit nouvelle monture, donc besoin de nouveaux objectifs. On peut penser assez aisément que les fabricants tiers, dont Samyang, vont se lancer dans la course aux objectifs en montures Nikon Z et Canon RF. Après, on verra ce que le marché nous réserve, mais Sony a pris tellement d’avance que pour le moment on surfe clairement sur la vague Sony FE, avec nos 14 mm, 24 mm, 35 mm, 50 mm. On peut assez facilement supposer qu’un 85 mm va arriver prochainement. Même avec si peu d’offre c’est quand-même ça qui tire la marque et le marché en général. Après, Sigma et Tamron ont d’autres atouts : ils ont des zooms que nous n’avons pas. Des zooms f/2,8, par exemple.
Samyang a sorti, relativement récemment, une série d’optiques pour le cinéma, les XEEN. Est-ce que ces objectifs ont trouvé leur clientèle ?
Effectivement, les XEEN ont à peine deux ans. Certes, on arrive très tard sur le marché, marché qui en plus n’est pas aussi volumique qu’un marché grand public que l’on peut avoir ici sur le Salon. On s’adresse à une clientèle spécialisée, spécialiste. La particularité du cinéma c’est que, contrairement à la photo où on cherche toujours à avoir l’image la plus nette possible, avec le moins de défauts possibles, un vidéaste, ou plutôt un cinéaste, c’est plutôt le contraire. Lui il va chercher une optique avec un certain caractère, un look comme on dit, qui va donner un rendu à son film par rapport à l’ambiance qu’il veut créer, que ce soit au niveau du bokeh ou autre. Finalement, une optique neutre, qui pourrait être un atout en photo, sera plutôt un défaut pour le cinéaste parce qu’il va devoir filtrer énormément ou jouer sur l’étalonnage pour obtenir le rendu qu’il souhaite.
Pour revenir à ta question d’origine, avec les XEEN, nous sommes plutôt sur une typologie d’optiques assez compactes. On va clairement challenger du Zeiss et ses CP, CP2, CP3. C’est plutôt de l’optique qui va être faite pour du reportage, pour du clip, pour du corporate, un peu moins pour du cinéma, pour les raisons que je viens d’évoquer. On reprend le positionnement de Samyang en photo, à savoir essayer d’en offrir plus pour moins cher, une optique XEEN à l’unité coûtant moins de 2000 €, et même 1900 € TTC, ce qui reste très correct et accessible pour ce type d’optique. Notre modèle, c’est d’aller chercher les petites productions indépendantes, les écoles, là où les petites équipes qui ont logiquement recours à la location et qui souhaitent s’équiper d’une série d’optiques ciné pourraient remplacer cette location par un parc d’optique à demeure.
À propos de Novoflex, des bagues d’adaptation et des nouveaux systèmes hybrides 24 x 36 mm
Parmi les nouveaux arrivants sur ce marché des hybrides 24 x 36 mm, il y a aussi la L-Mount Alliance, composée de Panasonic, Leica et Sigma. Je suppose que Samyang va attentivement observer leurs mouvements ?
Pour la monture L, nous, par Novoflex, nous avons déjà des bagues d’adaptation compatibles. Là-dessus, grâce à Leica et son partenariat avec Novoflex, nous avons un peu d’avance. Nous n’avons pas encore les objectifs mais les bagues sont déjà là. Après, au niveau des adaptations de monture, on a des optiques qui sont conçues pour des tirages courts. On le voit chez Laowa : on peut supposer que l’implantation de la monture L sur une optique pour hybride 24 x 36 mm déjà existante se fera assez facilement. Mais encore une fois, ce n’est qu’une hypothèse personnelle.
La photo, avant tout, c’est se faire plaisir.
Par curiosité, dans quelles montures vends-tu le plus de bagues d’adaptation ?
Clairement, tout ce qui est pour monter sur du boîtier Sony FE : du Leica M et du Nikon F, surtout ces deux là. Viennent après les anciennes optiques, comme le Canon FD. Aujourd’hui, il y a un parc d’anciennes optiques que l’on trouve soit d’occasion, soit simplement parce qu’on en a héritées de ses parents, de ses grands-parents. Ça dort dans un placard et on se dit « bah tiens, je vais pouvoir tester ! », et ce même si les optiques ne sont pas du tout optimisées pour des capteurs numériques haute définition. Mais ça permet de pouvoir essayer, de s’amuser, de voir comment est le bokeh de telle ou telle optique.
Aujourd’hui, on trouve facilement des optiques en M42 sur eBay et autres, et ça permet de varier les plaisirs facilement, et pour pas trop cher. C’est la souplesse du numérique : avec la bonne bague, on peut tout essayer. Après, ça a aussi ses limites : une optique qui a trente ans n’a pas un pouvoir de résolution forcément adapté à un capteur de 24 Mpx, ou 36 Mpx, ou plus. Mais ça permet aux gens de pouvoir se faire plaisir, car c’est quand-même ça la photo avant tout : se faire plaisir.
Comment cela se fait-il qu’il n’y ait pas chez Novoflex d’équivalent des Metabone Speed Boosters ?
Effectivement, chez Novoflex, il n’y a pas de bague avec lentilles, ce ne sont que des bagues mécaniques. Il y a des bagues avec de l’électronique pour les Leica SL, vers Nikon F et Canon EF, pour conserver l’autofocus. Ce sont les seules exceptions. Pour le reste, c’est uniquement de la bague mécanique qui permet de rattraper l’écart de tirage entre l’optique et le boîtier, mais aucune lentilles pour corriger la couverture d’image comme le fait la Speedbooster.
À propos de Polaroid Originals
Je savais déjà que tu distribuais Samyang et Laowa, et habituellement nous nous parlons surtout de ces deux là, mais en arrivant sur ton stand, je découvre donc que tu t’occupes aussi de Polaroid Originals. Surprise ! Cela fait-il longtemps ?
Depuis le 1er avril, c’est donc récent.
Comment en es-tu arrivé à récupérer leur distribution ?
Sans être dans le secret des dieux pour les accords, en ce qui concerne Digit Access, pour rappeler rapidement l’origine de Polaroid Originals, sans jeu de mot, c’est Impossible Project, qui a pris la suite de Polaroid après l’arrêt de la fabrication des films en 2008. Impossible Project qui a donc voulu se lancer dans ce projet impossible de relancer la fabrication des films instantanés, en rachetant une partie des machines qui étaient destinées à la casse et en ont donc sauvé quelques unes. Depuis 2008, ils ont réussi à redévelopper des films, ce qui n’a pas été facile, mais ils sont parvenus malgré tout à relancer ce marché, avec bien sûr l’aide d’un autre fabricant bien connu dont le stand est juste en face (Fujifilm).
Nous, nous avons trouvé un accord avec eux cette année pour la distribution et, en fait, ça tombe très bien puisqu’en fin d’année dernière le propriétaire d’Impossible Project a eu l’opportunité de racheter la marque Polaroid. C’est donc un petit peu un retour aux sources puisqu’aujourd’hui Impossible Project, qui ne pouvait pas s’appeler Polaroid au début, a réussi à récupérer la marque et peut aujourd’hui commercialiser les films Impossible sous la marque « Polaroid Originals ». Le « Originals », c’est bien pour faire la différence avec la licence« Polaroid » que l’on peut retrouver sur des produits chinois ou autres, et qui n’ont pas forcément de rapport avec la photo. Aujourd’hui, « Polaroid Originals », c’est vraiment les films d’origine, avec une formule qui bien sûr n’est plus la même, qui fonctionnent dans les boîtiers Polaroid 600 ou autres, que l’on peut retrouver un peu partout, y compris ceux qui dorment encore dans des placards.
Du coup, en tant que distributeur, tu vas distribuer l’ensemble de la gamme des produits Polaroid Originals, c’est à dire les boîtiers Polaroid Originals et les films Impossible Project/Polaroid Originals ?
Il n’y a plus de films Impossible Project, puisqu’ils sont désormais tous brandés « Polaroid Originals ». Notre accord avec la société Impossible, qui est la société qui les fabrique et les commercialise, nous permet de couvrir une partie de la distribution pour la France. C’est nous qui assurons le stockage et la livraison pour certains canaux de distribution ici.
Les produits « Polaroid Originals » vont donc être plus faciles à trouver alors ?
Oui, complètement, c’est le but du jeu. Aujourd’hui, il y a je ne sais combien de milliers d’appareils photo Polaroid qui dorment dans les placards faute de consommables compatibles. Le fait d’avoir désormais une meilleure visibilité et une meilleure disponibilité des films dans les magasins va pouvoir permettre à beaucoup de personnes de ressortir leurs appareils et les utiliser à nouveau. Car, une nouvelle fois, les films sont, à la chimie près, les mêmes que ceux que l’on connaissait il y a quelques années, donc jusqu’à 2008, donc ils sont entièrement compatibles. Aujourd’hui, un SX70 qui a vingt ou trente ans peut parfaitement utiliser un film que l’on va pouvoir acheter, neuf, dans un magasin.
On est heureux de pouvoir proposer du consommable sur des produits existants mais malheureusement laissés à l’abandon faute de films à mettre dedans.
Uniquement des magasins types photospécialistes, ou aussi des magasins généralistes ? Est-ce que les films Polaroid Originals vont pouvoir aussi être trouvables et achetables en grande surface, comme cela se faisait autrefois du temps de l’argentique ?
Cela dépendra des accords que nous aurons avec les différentes enseignes effectivement. Mais le marché de l’instantané a le vent en poupe, les enseignes l’ont comprise, et de plus en plus choisissent de remettre de l’instantané dans leurs linéaires. Que ce soit les Instax de Fuji, pour ne pas les citer, ou maintenant Polaroid Originals. Malgré tout, les deux réussissent à cohabiter, comme d’autres marques réussissent en photo à cohabiter. Les produits sont sur le même marché mais avec des caractéristiques quand-même légèrement différentes. On est heureux de voir ça, et surtout, une nouvelle fois, de pouvoir proposer du consommable sur des produits existants mais malheureusement laissés à l’abandon faute de films à mettre dedans.
Un petit mot sur le marché gris et les opticiens chinois émergents
En tant que distributeur multimarque, qui plus est dont certaines chinoises, tu es probablement encore plus exposé que les filiales au marché gris. Quel en est l’impact sur toi ?
C’est un peu un fléau pour tout le monde, clairement ! Un petit rappel sur ce qu’est le marché gris. C’est la commercialisation d’un produit hors du circuit de distribution officiel, classique, à savoir des produits dont on ne connaît pas forcément l’origine. Bien sûr, ils ont été fabriqués dans les usines officielles du fabricant, ce ne sont pas, la plupart du temps, des copies. Mais on ne sait pas du tout comment, ensuite, ces produits ont été stockés, conditionnés, transportés, parce que malgré tout ça reste des produits fragiles. Ce sont surtout des produits qui ne respectent pas ce qui est paiement de douanes et de taxes, qui sont obligatoire, et qui explique donc les tarifs qu’on peut trouver chez certains revendeurs. Avant, pour les trouver, il fallait chercher un peu sur le net, et on arrivait sur certains sites un peu obscurs dont on ne connaissait pas forcément la fiabilité. Mais aujourd’hui avec les marketplaces, on a vite fait d’arriver sur des plateformes de commerce très connues et de voir des prix 20 % en dessous des prix recommandés, tout simplement parce que c’est du hors taxe.
On peut être tenté d’acheter mais il faut savoir que, du coup, c’est un peu comme acheter un produit sous le manteau, avec aucune garantie du fabricant, aucune traçabilité puisqu’on ne connaît pas l’origine. Ça veut dire que si cette optique là, pour prendre un domaine qui me concerne, pour une raison X ou Y, on a besoin de la retourner, de faire une intervention dessus, en aucun cas elle n’est acceptée par le fabricant en France. Donc, avant d’acheter, il faut se poser la question et se dire que, déjà, j’investis de l’argent, mais surtout que, de fait, je me mets dans l’illégalité parce que ne pas payer la TVA c’est illégal, et après, je prends le risque de ne pas bénéficier d’une protection consommateur qui est tout simplement la garantie légale qui est de deux ans pour tout achat en Europe.
Aujourd’hui, quand on achète une optique, on achète aussi du service, une garantie, une présence de la marque sur le territoire, un service après vente qui est à même d’intervenir.
Dans les marques optiques chinoises récentes qui font beaucoup parler d’elles, est-ce que certaines t’ont tapées dans l’œil ? Je pense à des Yongnuo, des 7Artisan, des Kamlam, qui n’ont pas encore de distributeurs officiels en France et que tu pourrais, du coup, faire entrer dans ton portefeuille.
En effet, il y en a beaucoup d’intéressantes. Après, voilà, moi je raisonne en tant que photographe mais je raisonne surtout en tant qu’importateur. Il faut analyser l’offre produit, certes, et que cette offre puisse rentrer dans mon catalogue actuel. C’est à dire que si c’est pour retrouver des optiques très proches dans mes marques, Samyang et Laowa en tête, ce n’est pas intéressant. Il faut également, bien sûr, que je puisse gagner un minimum d’argent dessus, c’est la base, c’est mon métier.
Aujourd’hui, quand on achète une optique, on achète aussi du service, une garantie, une présence de la marque sur le territoire, un service après vente qui est à même d’intervenir. Ce n’est pas juste un prix et un produit. Le but, ce n’est pas juste d’acheter un produit et après dire aux gens « débrouillez-vous ! » en cas de problème avec. Pour nous, ça va bien au-delà, et c’est notre métier d’aider les marques à s’implanter sur le territoire, mais il ne suffit pas d’avoir un bon produit photographiquement parlant pour que ce produit soit intéressant à distribuer. C’est plus complexe que ça.