Après les Jaunes de Nikon, la parole est aux Rouges de Canon, qui eux aussi ont sorti leur hybride 24 x 36 mm, l’EOS-R. Nouveau système, nouvelle monture : comment le numéro 1 du marché compte-t-il se faire une place ?
Claire-Anne Devillard est directrice marketing ITCG (Imaging Technologies & Communication Group), comprendre « les produits grand public », chez Canon France. En fait, elle est l’alter-ego en rouge de Nicolas Gillet dont j’ai publié l’interview il y a deux jours. À ce poste, ne vous attendez donc pas à un dissertation sur la fiche technique de l’EOS-R, ses forces et ses lacunes, nous ne sommes pas là pour cela. Aujourd’hui, nous allons plutôt discuter de la stratégie du constructeur, de la logique qui l’a emmené à développer un nouveau système avec sa monture dédiée, mais aussi du positionnement particulier de Canon qui est désormais le seul à être présent sur tous les segments photographiques et, plus encore, le seul constructeur d’appareils photo à faire de l’impression.
Si nous sommes là aujourd’hui, c’est pour parler EOS-R, et tout ce que cela implique. Du coup, avant d’aller directement sur le produit, revenons d’abord sur le lancement à Visa pour l’Image, à Perpignan, qui a fait beaucoup de bruit. Tellement, d’ailleurs, que j’étais persuadé (et je ne pense pas être le seul) qu’il s’agissait du lancement mondial pour lequel Canon aurait choisi la France, ce qui aurait été la grande classe.
Cocorico ! Effectivement, c’était le lancement français, pas le mondial. Avec quelques autres pays, nous nous étions mis d’accord pour inviter nos clients pour pouvoir leur présenter en live le nouvel EOS-R, sachant que nous étions présents et qu’il s’agit d’un bel événement de photojournalisme pour nous, dont nous sommes partenaires depuis trente ans. C’était un beau message de se dire qu’il y a trente ans nous avions lancé le système EOS et les optiques EF et EF-S, et trente ans plus tard on lance le système EOS-R. Donc on reste dans la même famille EOS mais avec la particularité d’avoir une nouvelle monture RF.
Justement, pourquoi être passé par une nouvelle monture RF alors que vous avez déjà des hybrides depuis 2011, avec leur propre monture EOS-M ?
En fait, tout est parti de l’optique. Il y a trente ans, lorsque nous avions changé la monture FD pour la monture EF, nous l’avions fait pour une trentaine d’années, en anticipant tous les changements technologiques qui auraient pu avoir lieu. Par exemple, il y a une quelques années, nous avons lancé le CMOS Dual Pixel, ce qui nous a permis d’avoir l’autofocus en vidéo. Ce changement là avait déjà été anticipé il y a trente ans. Bien sûr, à ce moment là, nous ne savions pas en pratique tout ce qui allait être développé, mais nous avions fait en sorte que les bases posées à l’époque permettent de telles innovations. Nous pouvons donc continuer avec le système EF/EF-S pendant encore de longues années mais ce que nous anticipons avec la monture RF, c’est le futur de la photographie, le futur de l’image.
Et ce futur de l’image passe par l’optique. Pour cela, nous sommes allés chercher dans ces nouvelles conceptions ce que nous pouvions envisager, ce qui pourrait correspondre au mieux en termes d’optique. La base de départ a donc vraiment été de réfléchir au futur de l’optique pour concevoir la nouvelle monture RF. Par contre, la base de départ n’a pas été de se dire « nous allons faire un hybride ». Nous ne sommes pas demandé quelles optiques nous allions pouvoir utiliser sur un hybride, mais nous nous sommes plutôt posés la question inverse : considérant ce que seront les objectifs à l’avenir, quels impératifs techniques cela pose-t-il ? Et nous en sommes finalement venus à la conclusion de la nécessité d’un tirage mécanique court, avec une communication hyper aboutie entre le boîtier et l’objectif. C’est seulement à partir de ce constat optique que nous avons décidé d’aller vers le développement d’un boîtier hybride 24 x 36 mm.
C’est notre réflexion sur le futur de l’optique qui nous a menés à développer une nouvelle monture pour les trente ans à venir, puis c’est cette monture a conduit au développement du système hybride Full Frame EOS-R. La base de départ n’a donc pas été « nous allons faire un hybride ! »
Du coup, si je comprends bien ce que tu expliques entre les lignes, c’est que Canon a conclu que les reflex étaient limitants pour le développement des objectifs du futur et que, en quelque sorte, c’est presque une heureuse coïncidence chronologique que vous arriviez pile au moment où le marché de l’hybride 24 x 36 mm monte en puissance ?
Alors, il y a deux points. Bien sûr que Canon écoute toujours ses consommateurs et va voir les besoins et les demandes qu’ils font remonter. C’est pour cela que nous avions lancé la gamme EOS-M et que nous avons évolué dans ce sens là. Une gamme EOS-M que nous allons conserver, d’ailleurs. Après, le côté vraiment conception optique, c’est par ce biais là que nous sommes effectivement arrivés à l’hybride Full Frame, et pas juste faire un hybride Full Frame pour faire un hybride Full Frame. Je pense que c’est important de le dire.
C’est vraiment le point de départ qui fait que nous avons travaillé cette gamme là pour de longues années et que nous allons pouvoir abriter des nouveautés technologiques, que nous n’envisageons pas aujourd’hui. Aujourd’hui, nous pensons à la 4K, à la 8K, mais de quoi sera fait demain ? De la 16K, de la 32K ? Comment vont évoluer les objectifs ? Nos ingénieurs japonais le savent en partie, mais de notre côté nous ne le savons jamais complètement. Nous nous tenons prêts pour ces évolutions technologiques grâce au niveau système EOS-R.
Tu sous-entends donc que la monture EF-M des hybrides APS-C, telle qu’elle a été conçue, ne permettait/permettrait pas ces évolutions optiques ? Parce que, physiquement, elle permet les capteurs 24 x 36 mm dans la mesure où elle est très proche de la monture FE des Sony en termes de dimensions… Du coup, je ne comprends pas pourquoi être repartis de zéro.
Je n’irai pas trop loin dans la technique, mais je mettrais les montures EF, EF-S et EF-M ensemble, dans la manière technologiques dont elles fonctionnent. Avec la monture RF, nous voulons aller chercher encore plus loin dans ce qu’il est possible de faire. Donc, désormais, nous avons ces trois systèmes (EF/EF-S, EF-M et RF) qui cohabitent aujourd’hui, qui cohabiteront demain, et que nous garderons. Nous garderons les reflex, les hybrides APS-C, les hybrides 24 x 36 mm, et notre gamme de compacts également puisqu’il ne faut pas l’oublier. Nous restons dans tout cet univers là mais, clairement, nous voulons booster le développement des optiques futures sur la monture RF.
Donc, si je récapitule, en hybride, nous avons donc actuellement le RF qui ne fait que du 24 x 36 mm, l’EF-M qui ne fait que de l’APS-C, les deux montures n’étant pas mécaniquement compatibles… Du coup, la monture RF est-elle emmenée à remplacer l’EF-M sur le segment APS-C ?
Et… là, très honnêtement, je ne peux pas te répondre. Même si je le voulais, je ne pourrais pas te répondre. À jour, tout ce que je peux dire, c’est qu’EOS-R avec sa monture RF a une compatibilité totale avec toutes les optiques EF et EF-S des reflex, grâce aux trois bagues d’adaptation. Une toute simple qui sert uniquement d’adaptateur mécanique et électronique. Une qui permet de donner en plus une seconde vie à son optique car on peut lui attribuer des réglages d’ISO, de vitesse, etc, puisqu’il y a une bague programmable. Et une troisième, qui arrivera en tout début d’année 2019, qui permet d’utiliser des filtres et ne pas avoir à acheter et changer de filtre pour chaque optique.
Le système EOS-M, aujourd’hui, n’est pas compatible avec le système EOS-R. Et vice versa.
Ça paraît confus cette affaire… Mais bon, passons. Et donc, le nouvel EOS-R ?
Oui, donc, EOS-R, qui désigne à la fois le boîtier et le nouveau système. Bien sûr, demain, avec les nouveaux boîtiers, nous serons emmenés à avoir des noms différents. Dans la gamme de nos boîtiers Full Frame, nous situons l’EOS-R entre l’EOS 6D Mark II et l’EOS 5D Mark IV. En termes d’utilisateurs, je n’aime pas décider à qui il s’adresse parce que dans la pratique nous nous rendons souvent compte que certaines personnes ont des utilisations de nos produits que nous n’envisagions pas forcément au départ.
Mais là, puisque nous sommes au Salon de la Photo, nous pouvons voir que l’EOS-R plaît surtout aux personnes qui ont déjà bien investi dans la photographie, déjà très équipées, généralement en reflex et en Full Frame. L’EOS-R peut être un deuxième boîtier pour un pro, voire, de ce que nous ont dit certains ambassadeurs, le boîtier principal selon les conditions qu’ils ont en face d’eux. Je dirais donc que nous sommes entre le pro, l’expert passionné et le passionné tout court, qui n’est pas encore expert, mais qui a les moyens de se faire plaisir. C’est vraiment le premier de sa gamme, et nous verrons comment cela évolue.
Sur la partie optique, nous sommes allés vers des optiques très haut de gamme. Comme je te disais tout à l’heure, nous avons voulu montrer de quoi la nouvelle monture était capable en termes de possibilité de conception. C’est une volonté d’aller chercher des niveaux de qualité très très élevés. Pour le lancement, nous avons voulu marquer le coup. Bien sûr, pour la suite, nous aurons une gamme beaucoup plus large, d’abord avec des objectifs à f/2,8 puis d’autres plus accessibles afin de correspondre à une population plus large.
Dans la gamme de nos boîtiers Full Frame, nous situons l’EOS-R entre l’EOS 6D Mark II et l’EOS 5D Mark IV.
Pour le moment, tu m’as surtout parlé des canonistes déjà équipés, qu’il faut convertir à l’hybride. Mais, bon, le marché de l’hybride en général a dix ans, celui de l’hybride 24 x 36 mm en particulier a cinq ans, et l’intérêt, c’est quand-même d’aller chasser les nouveaux clients, d’autant plus que Nikon se lance en même temps, que Sony est clairement l’homme à abattre et que l’alliance Panasonic-Leica-Sigma vient mettre son grain de sel un peu par surprise… Comment, du coup, Canon compte-t-il se positionner demain, face à ce beau monde, et où en êtes-vous aujourd’hui, sur l’ensemble de votre gamme ?
Comme je le disais, aujourd’hui, nous avons une particularité chez Canon, que nous comptons maintenir : nous ciblons l’ensemble des consommateurs photo, et nous restons le seul constructeur à avoir une gamme très complète en compacts (entrée de gamme, milieu, gros zoom, expert, bridges). Maintenant, nous sommes encore plus complets en hybride et, bien sûr, nous avons une gamme très complète en reflex, du débutant au pro.
Ça, c’est quelque chose que nous maintenons et qui est important pour nous, parce que nous pensons que selon les types d’utilisateurs, selon les consommateurs qui vont s’adresser à Canon, nous avons besoin de répondre à tous les besoins et que chacun doit pouvoir trouver chaussure à son pied. Donc pour nous, il est important de continuer à nous adresser à des cibles très larges. Un autre point de détail, mais qui n’en est pas un : il est important pour Canon d’avoir ce côté photo jusqu’au print, puisqu’après tout Canon est le seul constructeur d’appareil photo qui fait aussi des imprimantes, elles aussi disponibles de l’amateur au professionnel. C’est quelque chose que nous voulons particulièrement mettre en avant avec le lancement de l’EOS-R car pour donner le meilleur rendu possible à une image, il faut accompagner le photographe et maîtriser toute la chaîne de production. Nous essayons de mettre la prise de vue et l’impression en symbiose.
Canon est le seul constructeur d’appareil photo qui fait aussi des imprimantes, elles aussi disponibles de l’amateur au professionnel. C’est quelque chose que nous voulons particulièrement mettre en avant avec le lancement de l’EOS-R car pour donner le meilleur rendu possible à une image, il faut accompagner le photographe et maîtriser toute la chaîne de production.
Voilà qui explique déjà un petit peu comment nous nous situons sur le marché. Nous sommes très forts sur le reflex. Nous sommes même leaders sur l’ensemble de la photo en volume et en valeur. Ce que nous constatons, c’est qu’en hybride, jusqu’à maintenant, nous étions tout petit mais depuis quelques mois nous arrivons, notamment avec l’EOS-M50 et l’EOS-M100, à grignoter des parts de marché. Là, avec l’EOS-R, nous entrons forcément dans une nouvelle ère, parce que c’est un hybride Full Frame et qu’il y a beaucoup de croissance en ce moment sur ce segment. Ça promet donc d’être assez intéressant dans les prochains mois.
Maintenant, comment se situe l’EOS-R par rapport aux autres hybrides Full Frame concurrents ? Bonne question. Je pense que nous avons chacun un positionnement qui va être un petit peu différent selon les types de produits et à qui on s’adresse, et que, oui, on ne s’adresse pas forcément de la même manière à une personne qui est déjà équipée en Canon qu’à une personne qui ne le serait pas encore. Nous, nous sommes intéressés par les feedbacks que nous aurons sur le Salon de la Photo parce que pendant cinq jours nous entendons beaucoup de commentaires, positifs ou non. Et ce que nous constatons c’est que, pour la première fois, nous avons fait un système de prêt pour nos membres CPS (Canon Professionnal Service) et nous leur avons prêté une centaine d’EOS-R. Il y a donc un vrai engouement de leur part, une vraie curiosité. Avec le temps, nous allons voir si cela va être concrétisé en ventes. Là, nous parlons d’un produit qui est tout frais sur le marché, donc nous n’avons pas le recul suffisant. Nous sommes donc très impatients de voir l’évolution dans les mois à venir.
Sur le papier, pour le moment, technologiquement parlant, l’EOS-R n’a pas grand chose de plus que les autres, et il est même carrément à la bourre sur certains aspects. Du coup, pour séduire une clientèle extérieure, ça risque d’être chaud !
Sur le papier, c’est un parti pris aussi. Nous préférons proposer un produit complètement fonctionnel et efficace dès sa sortie, rassurant, plutôt que de prendre des risques inutiles. Nous sommes sur un produit qui est intermédiaire en termes de gamme. Nous n’avons pas choisi de lancer une sorte de « EOS-R 5D Mark IV », nous avons préféré avoir une gamme très cohérente entre hybride et reflex. Nous ne rentrons pas sur un marché en particulier et restons assez ouverts pour un premier produit. Pour l’instant, j’attends toujours de voir ce que le marché fait. Parce que d’un point de vue pratique nous avons eu la chance de pouvoir prêter nos produits à beaucoup d’ambassadeurs pour ce lancement là… Plutôt des personnes très reflex qui ont vraiment été séduites par des aspects très concrets de l’appareil, notamment des petits détails que l’on ne voit pas forcément lors d’un test mais qui se révèlent à la pratique, et nous avons plutôt un a priori très positif sur ce boîtier.
En fait, ce que tu me dis, c’est un peu le même retour que j’ai entendu de la part des nikonistes qui découvrent le Nikon Z. Dans le fond, comme la plupart sont habitués aux reflex et n’ont souvent jamais mis les mains sur un hybride, c’est plus la découverte des bénéfices généraux des hybrides qui les interpèle, plutôt qua qualité intrinsèque des nouveaux boîtiers annoncés. Pareil donc, pour les canonistes et le Canon EOS-R : c’est moins le boîtier qui les étonne que le fait de (re)découvrir un viseur électronique, un déclenchement plus silencieux, un boîtier plus compact… Autant de qualités qui ne sont pas propres à l’EOS-R, donc, mais partagées par tous les hybrides. Dans le fond, l’EOS-R arrive avec 5 ans de retard sur Sony et n’apporte pas grand chose de neuf au schmilblick, à part son capteur CMOS Dual Pixel, mais que l’on connaît déjà sur vos reflex… Enfin, bon, je suis peut-être un peu dur. Mais du coup, puisqu’il y a déjà des EOS-M chez vous, est-ce que tu penses que certains utilisateurs EOS-M vont basculer sur l’EOS-R ?
En pratique je pense qu’il va y en avoir quelques uns. Après, nous sommes sur des produits vraiment différents, ne serait-ce que parce que l’EOS-M est APS-C et l’EOS-R Full Frame. Après, cette clientèle là est assez récente donc tous ne feront pas la bascule tout de suite, si tant est que ça les intéresse. Après, encore une fois, la différence entre les produits est telle que c’est comme si tu comparais un EOS 200D avec un EOS 6D Mark II : il y a une certaine proximité parce que ce sont deux reflex, mais l’environnement est très différent. Pareil, mais appliqué à l’hybride.
Ce que je pense qui va être intéressant aussi, ce sont les personnes qui ne sont pas équipées Canon, mais qui ont, pour certaines, des optiques Canon EF mais pas de boîtiers, et qui vont du coup avoir une approche différente des canonistes purs et durs qui se sont toujours exclusivement équipés chez nous en reflex. Pour ces personnes là, l’EOS-R a l’avantage d’offrir la compatibilité à 100 % sur toutes les optiques, avec cette bague intelligente ou cette bague porte-filtre. Sur le stand, nous avons aussi vu des personnes qui n’étaient pas du tout équipées en Canon, voire pas équipées du coup, qui aimeraient bien mettre le pied chez nous. Après, nous avons la chance d’avoir des parts de marché élevées, donc c’est vrai que se contenter des seules personnes Canon qui restent chez Canon, c’est déjà bien aussi.
Humm… moui… Du coup, même question que pour Nikon : que va-t-il en être de la cohabitation entre reflex et hybrides ? Il n’y aura pas forcément de raison, à moyen et long terme, de maintenir des boîtiers similaires sur des niveaux de gamme identiques.
Nous, ce que nous voyons, c’est qu’il y a un vrai intérêt pour les catégories de produits que nous adressons et la raison aussi pour lesquelles elles sont gardées est que, selon les types de produits, nous avons des usages différents. À partir du moment où nous restons dans une catégorie c’est que nous estimons qu’il y a un intérêt à cela, parce qu’il faut apporter une réponse à une demande qui existe bel et bien chez le consommateur. Si nous prenons l’exemple des compacts par exemple, nous venons de lancer un nouveau compact travel et un nouveau bridge et, ce que nous avons vu sur le Salon, c’est que la partie « Touch & Try » ne désemplissait pas. Donc c’est un bon indicateur pour confirmer que le segment expert, que nous avons inventé avec la série G il y a quelques années, continue à bien se porter, en tous cas pour nous.
En ce qui concerne les reflex, ils ne vont pas disparaître. En tous cas, ils sont plus que présents et nous voyons vraiment un usage différent selon les produits. Un utilisateur d’EOS 6D Mark II ne va pas appréhender la même chose qu’un utilisateur d’EOS-R, ni qu’un EOS 5D Mark IV. Sur chacun des produits, il y a des caractéristiques techniques qui vont faire que l’on va plus passer de l’un à l’autre, donc nous voulons continuer à être présent sur tous les segments. D’autant plus que sur la partie reflex Full Frame ça se passe très bien, donc pourquoi partir ?
Les reflex ne vont pas disparaître. D’autant plus que sur la partie reflex Full Frame ça se passe très bien, donc pourquoi partir ?
D‘une manière générale, hors Canon, comment vois-tu évoluer le marché de la photo ?
Si l’on reste sur les reflex et hybrides, ce qui est sûr, c’est que la tendance est à la croissance du rapport hybride/reflex, évidemment, et ça va l’être d’autant plus que maintenant Canon et Nikon rentrent plus fortement sur ce segment là. D’autant plus que le segment hybride Full Frame est en croissance, donc mécaniquement ça va accélérer les choses. En fin d’année, ça sera amusant de voir la tendance du marché, et nous serons probablement sur du moitié-moitié, voire avec un léger avantage à l’hybride. Où est-ce que ça va s’arrêter, pas s’arrêter, je ne suis pas devin. Après, Canon a un poids non négligeable pour faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre.
D’un point de vue du consommateur, si les hybrides sont vendus, c’est qu’il y a un vrai attrait vers ces produits là, d’autant plus que nous sommes moins d’acteurs sur la partie reflex. Dans tous les cas, nous savons très bien que plus nous montons en gamme, plus l’aspect nouveauté drive le marché. Dans les prochains mois, nous pouvons imaginer les tendances, mais pour la suite, nous en reparlerons le moment venu.
En ce qui concerne le rapport hybride/reflex, Canon a un poids non négligeable pour faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre.
Du coup, puisque tu parles du poids de Canon, cela fait un bon enchaînement pour parler de l’alliance des « petits », et je fais référence à Panasonic, Leica et Sigma qui s’engagent conjointement dans la L-Mount Alliance. Quelle est ton opinion à ce sujet ?
Comme tout le monde, je l’ai découverte à la photokina. Avec surprise, parce qu’effectivement c’était un secret bien gardé. Après, nous allons voir dans le futur ce que cela va donner. Je n’ai pas encore un grand avis sur la question, pas plus que cela pour l’instant…
Un entretien moins intéressant que celui de Nikon où on n’apprend presque rien. Je ne sais pas si ça vient des questions et/ou des réponses.
À tous les coups, je dirais que ça vient de l’inerviewer !