Oui, Nikon a sorti un nouveau système hybride accompagné d’une nouvelle monture (la Z). Cela suffit à certains pour anticiper la mort imminente de la fidèle monture reflex Nikon. Que nenni ! Et nos trois opticiens le prouvent.
Après presque 60 ans d’existence, de bons et loyaux services, vous pensiez que la monture Nikon F allait s’éclipser du jour au lendemain face à une petite nouvelle qui n’a, à part dans les mains de rares photographes/testeurs/journalistes triés sur le volet, pas encore fait ses preuves ? Alors non, il est encore au moins dix ans trop tôt pour décréter la mort de la monture F, et en attendant que les opticiens tiers se penchent sur le berceau du Z, ils continuent à s’en donner à cœur joie.
Tamron SP 15-30mm F/2.8 Di VC USD G2 (Model A041), pour reflex 24 x 36 mm
Ce zoom grand angle, destiné, donc, aux reflex 24 x 36 mm (enfin, à ceux de Nikon et Canon, en tous cas), vient compléter la « nouvelle trinité » (appelez-la « G2 ») des zooms professionnels en f/2,8 de Tamron. Si vous avez aimé le SP 24-70 mm f/2,8 Di VC USD G2, si vous avez adoré le SP 70-200 mm f/2,8 Di VC USD G2 (ou l’inverse, selon vos usages), rassurez-vous, le nouveau SP 15-30 mm f/2,8 Di VC USD G2 devrait être de la même trempe puisqu’il a recours aux mêmes recettes déjà éprouvées sur les deux autres zoom f/2,8 G2 : construction tropicalisée, ergonomie « Human Touch » (rien à voir avec « Human Centipede », j’ai toujours trouvé ce nom commercial étrange), compatibilité avec la console Tap-in pour ajuster l’autofocus selon ses préférences, double microprocesseur, moteurs silencieux Tamron USD, stabilication VC donnée pour un gain jusqu’à 4,5 IL – ce qui, sur un zoom grand angle, devrait permettre des prises de vue à main levée à la demi-seconde… Voilà pour la partie visible « à l’extérieur ».
À l’intérieur, la formule optique a été retravaillée, afin d’y intégrer une nouvelle lentille asphérique moulée selon le procédé maison baptisé XGM (eXpanded Molded Aspherical), laquelle est accompagnée de plusieurs lentilles à faible dispersion. Ce 15-30 mm f/2,8 G2 bénéficie également d’un nouveau traitement de surface baptisé AX, pour Anti-reflect eXpanded (ils ont un truc avec l’eXpansion chez Tamron…), censé améliorer l’homogénéité de l’image, crucial pour du grand angle. Et comme un seul traitement de surface ne suffisait pas, vous aurez également droit à du eBand (Extended Bandwidth & Angular-Dependency) et du BBAR (Broad-Band Anti-Reflection), plein de noms barbares qui sont là pour votre bien, ou au moins, pour réduire les images fantôme et les reflets parasites.
Disponible en montures Canon EF et Nikon F, contre 1399 € dans les deux cas, il sera disponible dès le 21 septembre en version Nikon mais il faudra attendre trois petites semaines de plus, jusqu’au 12 octobre, pour la version Canon.
Samyang AF 14 mm f/2,8 : le premier objectif autofocus du coréen en monture Nikon F
Si c’est sur ses 14 mm que Samyang a bâti sa réputation (et sa réussite), il n’en proposait pas encore de déclinaison en monture F avec autofocus. En fait, le Coréen ne proposait même aucun objectif autofocus tout court en monture F. Cela peut sembler paradoxal puisque l’opticien propose déjà plusieurs optiques AF pour la monture E des Sony hybrides, pourtant bien plus récents. Probablement une question de priorités industrielles et d’opportunités de marché, puisque dans le fond, mis à part Sony, personne d’autre ne propose d’objectifs autofocus pour ses hybrides 24 x 36 mm.
Revenons en au 14 mm Nikon qui nous intéresse ici. Sa formule en 15 lentilles réparties en 10 groupes est directement dérivée de celles qui équipent déjà les 14 mm f/2,8 pour Sony et Canon, comme vous pouvez le voir ci-dessus. Cette formule, néanmoins, s’avère moins complexe que celle du XP 14 mm f/2,4 (18 éléments en 14 groupes). Assez compact, l’objectif ne mesure que 95,6 mm pour une masse de 485 grammes. Comme son pendant en monture FE, le passage à l’autofocus a fait perdre la bague de diaphragme, l’ouverture étant directement contrôlée par le boîtier.
Positionné en face de l’AF Nikkor 14mm f/2.8D ED, il est disponible à une fraction du prix : 749 € pour le Samyang quand le Nikon, de son côté, est affiché à 1849 € (tarif officiel), mais peut être trouvé aux environs de 1500 €. Une aubaine, donc, pour les Nikonistes !
Yongnuo 50 mm f/1,4 N E II
Pour le troisième objectif, nous nous éloignons un peu du domaine des grand angles et nous tournons vers la Chine. Yongnuo continue sa guerre des clones et ce coup-ci c’est un incontournable des sacs photo qui a droit au traitement : le 50 mm f/1,4. Il s’agit en fait de la version en monture Nikon F du Yongnuo 50 mm f/1,4 N E II, en monture Canon EF, sorti un peu plus tôt dans l’année.
La formule optique à 9 lentilles et 7 groupes n’a, finalement, aucun lien avec celle des 50 mm f/1,4 de Nikon (8 lentilles en 7 groupes) et Canon (7 lentilles en 6 groupes). Le Yongnuo dispose d’un diaphragme électromagnétique à 7 lamelles. La mise à jour du firmware s’effectue via le port USB intégré. A priori, il sera vendu autour de 200 € ce qui, finalement, ne le rend pas forcément plus intéressant que les modèles de Nikon et Canon, qu’il est possible de trouver à ce prix là en occasion. Quant à l’argument de la garantie, compte tenu de la non-présence physique de Yongnuo dans nos contrées…